Jeudi 6 novembre 2025, les Jeunes Européens de Rouen recevaient l’eurodéputé Thomas Pellerin-Carlin pour un café-débat ouvert à tous, centré sur un enjeu crucial : la souveraineté énergétique de l’Europe. Face à un public attentif, l’élu a dressé un constat sans détour et proposé des pistes pour repenser radicalement le modèle énergétique européen.

Un appel à l’unité pro-européenne
D’entrée de jeu, Thomas Pellerin-Carlin a insisté sur la nécessité de dépasser les clivages politiques : « Je ne demande pas aux gens de droite d’être de gauche, je leur demande de pratiquer leur tradition pro-européenne. » Pour lui, la transition énergétique ne peut aboutir que si elle s’appuie sur un engagement commun en faveur de l’Europe, au-delà des divisions partisanes.
Une dépendance énergétique dangereuse
Avec 97 % du pétrole consommé en Europe importé, le continent reste extrêmement vulnérable aux crises géopolitiques. « Les deux tiers de notre énergie proviennent encore du pétrole, du charbon et du gaz, a-t-il rappelé. En France, le nucléaire n’est que la quatrième source d’énergie. » Une situation d’autant plus préoccupante que « l’énergie, ce n’est pas que l’électricité : c’est aussi le transport, le chauffage, et donc l’ensemble de notre économie ». La guerre en Ukraine et les tensions internationales, comme les actions des Houthis en mer Rouge, illustrent les risques concrets pesant sur nos approvisionnements. « Quand on voit ce que les Houthis peuvent faire avec des moyens réduits, on peut imaginer ce que la Russie est capable de faire », a-t-il alerté, évoquant même la crainte de voir « les pétroliers ne plus arriver au port du Havre ».

Le poids des lobbies et l’urgence d’une révolution industrielle
Pour l’eurodéputé, « les lobbies les plus puissants sont ceux du monde d’hier », ceux qui défendent les énergies fossiles et freinent l’innovation. « Plus ces lobbies sont puissants, plus on défend les entreprises du passé, et non celles de demain », a-t-il dénoncé. Face à ce constat, il appelle à une « révolution énergétique mondiale », seule capable de contrer les stratégies de pays comme la Russie ou la Chine. « La Chine a fait de la batterie un intérêt stratégique dès 2003. L’Europe, elle, est en retard », a-t-il regretté, soulignant un fossé croissant entre deux modèles économiques : « Les entreprises chinoises sont dans une logique de conquête de marché, tandis que les constructeurs automobiles européens restent focalisés sur le profit trimestriel. »
Transition énergétique : un défi collectif, pas seulement individuel
Si la voiture électrique, « deux fois moins chère à conduire », incarne une solution concrète, son adoption bute sur des résistances structurelles. « On vit dans un système où ce qui motive les entreprises, c’est le profit. Les Grecs auraient appelé ça de l’hubris », a-t-il ironisé. Pour lui, la responsabilité ne peut reposer uniquement sur les épaules des citoyens : « On n’a pas mis fin à l’esclavage en appelant à la responsabilité individuelle des propriétaires terriens. » Les politiques publiques doivent jouer un rôle central, en offrant « une visibilité » aux changements attendus.
Vers une démocratie énergétique
Thomas Pellerin-Carlin a conclu sur un message d’espoir, insistant sur le rôle des citoyens : « On aura une meilleure démocratie avec des citoyens qui politisent leurs actions individuelles et leur engagement politique. » La transition énergétique, selon lui, doit être portée par une mobilisation collective, encadrée par des décisions politiques ambitieuses.
Un débat riche, qui a rappelé l’urgence d’agir pour une Europe plus indépendante, plus résiliente, et plus unie.

Un article rédigé par Thibaut Drouet, assisté de l’outil d’IA Le Chat (Mistral IA) à partir des notes de Titouan André
