C’est avec un très grand intérêt que 36 participants ont suivi le jeudi 25 novembre la visioconférence avec Monsieur ROk Zagorski, premier ministre plénipotentiaire de l’Ambassade de Slovénie à Paris. Cette visioconférence était animée par Jean-Marc Delagneau, vice-président du Mouvement Européen de Seine-Maritime.
Pour voir la visioconférence, aller à la fin de l’article
La Slovénie a pris la Présidence tournante du Conseil de l’Union Européenne pour la deuxième fois, du 1er juillet au 31 décembre 2021. Cette Présidence s’intercale entre celle du Portugal dont nous avions reçu l’Ambassadeur au printemps dernier et celle de la France à partir du 1er janvier 2022.
Un petit Etat jeune, indépendant depuis 1991
Monsieur Rok Zagorski a d’abord rappelé que la Slovénie était un état jeune, qui a accédé à l’indépendance en 1991 et adhéré à l’Union Européenne en 2004. Il est entré dans la zone Euro en 2007. Vu la taille de la Slovénie, le réseau d’ambassadeurs est faible: 45 seulement dans le monde, mais avec une représentation permanente à Bruxelles. La première expérience de la Présidence du Conseil de l’Union Européenne en 2008 fut donc assez difficile pour un jeune état alors inexpérimenté et confronté à des dossiers très difficiles. La simplification institutionnelle du Traité de Lisbonne en 2008 a distingué la Présidence permanente du Conseil Européen des chefs d’état sur 2 ans et la Présidence semestrielle du Conseil de l’Union Européenne. La Slovénie a pu ainsi se concentrer sur cette nouvelle présidence actuelle et bien la préparer en amont.
Les priorités de la Présidence Slovène
La Slovénie s’est fixée 4 priorités en concertation avec les deux autres membres précédents du trio qui s’achève, le Portugal et l’Allemagne , ainsi qu’avec la France qui sera le premier membre du trio suivant. Ces 4 priorités sont:
- améliorer la résilience sanitaire de l’Union en temps de Covid, ainsi que les résiliences énergétique et alimentaire rendues nécessaires la crise climatique;
- préparer la Conférence sur l’avenir de l’Europe dont les conclusions sont prévues en mai 2022;
- renforcer l’état de droit en Europe, en tant que valeur européenne commune, en respectant les traditions et systèmes constitutionnels nationaux;
- renforcer au niveau sécurité les relations transatlantiques de l’Union Européenne, avec les Etats-Unis et l’OTAN, pour qu’elle soit capable aussi d’assurer la sécurité et la stabilité de son voisinage, notamment dans les Balkans occidentaux.
Les questions des participants
Suivent alors les questions des participants, elles portent principalement sur la politique migratoire de la Slovénie, sur ses relations avec la Croatie et la Bosnie Herzégovine (un article de presse avait évoqué au printemps dernier la volonté officieuse du président slovène d’aboutir à son démantèlement), la perception de l’Union Européenne par la population slovène, les relations de la Slovénie avec la France et la place de la langue française dans son système éducatif.
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Question sur la politique migratoire
Monsieur Rok Zagorski souligne que la Slovénie avait été traumatisée par l’afflux de migrants dans les Balkans en 2015. L’Allemagne accueille certes, mais sous traite avec la Turquie la maîtrise des flux. Comme la Slovénie appartient à l’espace Schengen, sa frontière fait barrage aux flux venant de Croatie, qui n’appartient pas à cet espace, ce qui constitue un problème complexe à résoudre.
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Question sur la situation dans les Balkans occidentaux
En ce qui concerne la Bosnie Herzégovine, fédération de trois entités, croate, serbe et bosniaque, l’évolution du statu quo actuel ne peut être que lent, car on se souvient du traumatisme de la guerre occasionnée par le démantèlement de la Yougoslavie, de l’intervention de l’OTAN pour geler le conflit en 1995. L’Union Européenne devrait s’intéresser de plus près à ces questions qui constituent une menace pour la paix. La Slovénie attend aussi de l’Union Européenne la fixation d’un calendrier d’intégration pour la Serbie, la Bosnie et le Monténégro qui aurait surement un effet pacificateur et couperait court aux manoeuvres de grandes puissances hostiles à l’U.E. Elle reconnaît cependant qu’un plan d’investissement important de 30 milliards d’Euros a été lancé par l’U.E. pour la connectivité, la logistique et les infrastructures dans la région des Balkans occidentaux.
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Questions sur la perception de l’union Européenne, les relations avec la France et l’enseignement de la langue française
La population slovène est très pro-européenne et elle s’est d’ailleurs exprimée à chaque fois positivement par référendum, pour rejoindre l’Union Européenne puis pour entrer dans la zone Euro. Les relations avec la France sont très bonnes, les réunions pour la préparation de la présidence française l’ont montré, et la langue française est enseignée en Slovénie. Les participants ont d’ailleurs pu le constater au travers du maniement de notre langue par Monsieur Rok Zagorski que le Mouvement Européen de Seine-Maritime remercie pour son intervention dans cette période très chargée.