Défense européenne : où en sommes-nous ?

Intervention du général Jean-Paul Perruche

La guerre est de retour en Ukraine et à Gaza, avec une remise en cause du droit international qui se traduit notamment par :

    • Plusieurs accords détricotés, tels que les traités SALT par exemple,
    • Une invasion de type colonial en Ukraine, par ailleurs bridée par ses alliés,
    • L’augmentation de + 73% de pertes humaines dans le monde en 2023.
      Par Aude Remy

Les types de menaces

  • Guerre :
    • En Europe : jusqu’où ira V. Poutine ?
    • En Libye et au Moyen-Orient
  • Terrorisme islamiste en Asie, en Afrique, en Europe.
    • Attaques de type guerre
    • De type de droit commun
  • Déstabilisation hybride (ex. La fakenews sur les punaises de lit fabriquée par les trolls russes)
  • Accès aux ressources : les couloirs de transports maritimes sont vitaux, ils représentent 90% des canaux d’acheminement des ressources (énergies notamment).

Nouveaux domaines de menaces :

  • Cyber : permanente usine à trolls avec sources multiples
  • Espace : télécom, observation pas encore armée (traités), mais déjà des satellites tueurs
  • Fonds sous-marins : les câbles font passer 90% des informations. Certains imaginent déjà comment couper ces câbles.

L’OTAN versus Défense européenne

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Alliés se réunissent face à l’Armée rouge, mais ce n’est pas assez : le Traité de Washington qui créera l’OTAN est signé en 1949.
L’Europe de la Défense n’a pas de sens pour les USA. Pour eux, la défense est transatlantique, avec la Norvège et la Turquie.
Dès 1992, l’objectif de l’UE tend vers une défense commune avec la politique de sécurité et de défense commune du traité de Maastricht, signé après l’éclatement de la Yougoslavie et alors que les USA ont refusé de s’engager. Ce traité visait une force européenne sans faire de l’ombre à l’OTAN. En 2000, la PESD(qui devient la PESC avec le traité de Lisbonne) apparaît complémentaire : elle doit permettre aux nations d’avoir les capacités suffisantes.

La France est la 1re nation militaire grâce au nucléaire. Cf. Ordonnance de Ge Gaulle de 1959.

 

L’OTAN est une organisation politico-militaire. Cela signifie 1 État = 1 voix. En théorie.

En pratique, c’est toujours un général américain qui commande l’état-major en Europe, suivi en 2nd d’un Britannique, en 3e d’un Allemand et en 4e d’un Français.
Mais les USA ne sont pas fiables à 100% comme en témoignent les expériences en Libye ou en Afghanistan.
Lire l’article du général « Le Crépuscule des Autruches », pour ceux qui ont accès à la Lettre Défense européenne d’octobre 2024. Il y démontre que les USA et l’UE n’ont plus les mêmes centres d’intérêts aujourd’hui.

Cinq pays ont proposé d’européaniser leur QG pour des opérations extérieures à l’UE, c’est artisanal par rapport aux plans déjà ficelés de l’OTAN. Néanmoins, depuis 2003, l’UE a déjà réalisé 40 opérations militaires, qui sont le résultat de décisions politiques, comme le Kosovo où l’envoi de forces a relancé l’OTAN

Pour résumer, la force de défense européenne est une structure :

  • Non permanente et embryonnaire,
  • Opérationnelle avec le dispositif Boussole stratégique qui en est au 1er stade,
  • Comprenant une cellule exécutive de 30 personne qui fait de la formation, du conseil et qui est centralisée à Bruxelles,
  • Alimentée par le Fonds européen de la Défense doté d’une enveloppe de 7,9 milliards €pour la période budgétaire 2021-2027.

Deux autres mécanismes existent :

Il existe enfin l’Agence européenne de Défense[9] aujourd’hui centre intergouvernemental de défense au niveau de l’UE.2

Perspectives :

Il faut créer une structure intergouvernementale qui invente des plans (comme le fait l’OTAN) : c’est l’étape intermédiaire nécessaire.

 

 

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