GOUVERNANCE : 4/5
Anne Hidalgo souhaite, en général, renforcer la construction européenne comme modèle politique. Elle propose des réformes institutionnelles qui vont dans le sens d’une autonomie renforcée de l’UE (fin de l’unanimité au Conseil des ministres, initiative partagée entre le Parlement européen et la Commission européenne). Elle est clairement favorable à une défense européenne et à une action extérieure plus concertée. Elle a enfin une approche critique de la relation entre l’UE et les régimes autoritaires, se déclarant clairement en faveur de la défense des valeurs de l’UE en matière d’état de droit et de droits de l’homme.
Ce qui manque au projet reste des propositions de réformes concrètes et un programme marqué dans le temps. Mais dans l’ensemble, il s’agit d’un programme engagé en faveur de l’Europe institutionnelle.
ECONOMIE ET FINANCE : 2/5
Anne Hidalgo présente un programme européen volontaire, mais caractérisé par une tension attendue entre utopie et réalisme. On retrouve ces aspects dans les propositions économiques et financières, tantôt stimulantes mais éloignées des discussions actuelles (par ex : créer un Pacte de progrès en remplacement du Pacte de stabilité, modifier en profondeur les règles d’aides d’État) et tantôt convergentes, pertinentes et constructives (par ex : soutien au développement de ressources propres, maintien de la dynamique de taxation des multinationales). Cependant, le programme est à la fois peu étoffé, peu articulé, et souvent peu informé. Au total, il est insuffisamment crédible pour être bien accueilli par les partenaires de la France.
Anne Hidalgo présente un programme européen volontaire, mais caractérisé par une tension attendue entre utopie et réalisme
ENVIRONNEMENT ET CLIMAT : 2,5/5
Pour une grande partie de son programme, Anne Hidalgo présente des propositions qui correspondent à la mise en œuvre du Green Deal en cours. Ses mesures les plus radicales (ex : taxation des superprofits des firmes de l’énergie ou découplage des prix du gaz et de l’électricité) manquent de précisions pour être évaluées finement alors qu’elles généreraient des tensions politiques avec les partenaires européens, voire des dysfonctionnements dans le marché européen de l’énergie.
SOCIETAL : 4/5
L’accent est mis sur la défense de l’Etat de droit : primauté du droit européen ; renforcement de celle-ci grâce à la démocratie participative (CoFoE) ; conditionnalité budgétaire (règlement de décembre 2020). Sur les migrations, accent sur les obligations internationales de l’UE et ses valeurs. Réforme du règlement de Dublin, solidarité entre États membres, en fonction de leurs capacités, notamment d’accueil, plutôt que sur la règle du pays d’entrée. Répartition équilibrée des migrants entre États membres. Lutte commune des flux migratoires et du contrôle des frontières contre les trafiquants. Renforcement de la politique de cohésion territoriale. Création d’un revenu et de salaires minimum cohérents dans chaque pays. Protection des travailleurs des plateformes et des travailleurs précaires. Éradication de la pauvreté des enfants, des jeunes et des personnes âgées. Égalité femmes-hommes.