GOUVERNANCE : 4/5
Le programme de Yannick Jadot reprend de nombreuses propositions déjà actées ou en cours de délibération par l’UE mais témoigne d’une volonté de « saut fédéraliste » unique parmi les candidats. Il propose le passage à la majorité qualifiée sur les questions de politique étrangère et de sécurité commune, ainsi qu’un renforcement des compétences européennes dans le domaine environnemental, des ressources fiscales propres pour l’UE et une augmentation des prérogatives du parlement européen. Le programme, s’il témoigne d’une forte volonté de faire progresser la construction européenne, pèche par manque de détails sur la façon de réaliser ses ambitions qui peuvent paraitre incantatoires.
ECONOMIE ET FINANCE : 3/5
Le programme européen de Yannick Jadot est informé, travaillé, ambitieux. Il témoigne d’une bonne appréhension des enjeux, notamment budgétaires et fiscaux (par ex : augmentation du budget de l’UE, fin des votes à l’unanimité en matière fiscale et budgétaire). Par ailleurs, les positions dans les domaines économiques et financiers concernent bien l’Europe et peuvent être en partie partagées (par ex : transition écologique juste, harmonisation des législations sociales et fiscales). Il est toutefois regrettable que le programme enfreigne parfois radicalement le droit communautaire (par ex : annulation des dettes publiques détenues par la BCE) sans être toujours pertinent, convergent et constructif (par ex : scepticisme sur les accords commerciaux, financement des États par la BCE).
Le programme européen du candidat des Verts est informé, travaillé, ambitieux
SOCIETAL : 4/5
Le programme insiste sur la solidarité à renforcer en matière de politique migratoire et de demande d’asile. Le règlement de Dublin doit être revu en ce sens et l’externalisation de l’accueil délaissée. La formule retenue est de tendre vers une Europe humaniste. Le programme prévoit l’activité de la clause de conditionnalité budgétaire liée à l’état de droit et aussi la mise en place d’une politique de promotion des droits fondamentaux avec la création d’un programme européen pour la démocratie et les droits fondamentaux. Des moyens importants sont envisagés par le programme pour le fonctionnement de la justice en France et aussi pour la justice européenne. Sur le volet enseignement, le programme envisage d’encourager l’apprentissage des langues avec un accent fort mis sur l’esperanto lors de la formation. Pour le lycée plusieurs mesures européennes sont envisagées (reconnaissance de fin de cursus, passeport de compétence, plus de mobilité et augmentation du budget d’Erasmus+). Projet de modèle de EUI (Institut universitaire européen) pour la transition écologique, renforcer la mobilité et la coopération des enseignants chercheurs et des formations sur la transition écologique.
ENVIRONNEMENT ET CLIMAT : 4/5
Yannick Jadot présente un programme écologique qui reprend de nombreux éléments déjà enclenchés par l’Union européenne, parfois en rehaussant le niveau d’ambition (par ex : neutralité carbone à 2040 au lieu de 2050). Mais il semble faire de changements institutionnels un prérequis idéologique à des mesures plus ambitieuses ce qui, en réalité, n’est pas une nécessité au regard du droit européen. Il est le seul à appeler à un « saut fédéral » qui le distingue de ses adversaires mais l’isole des partenaires européens.
En matière de santé, le programme insiste sur la nécessité d’envisager une politique européenne de la santé avec des axes forts comme tendre vers un accès universel vers les soins de santé, avec une initiative européenne pour la santé en Afrique et travailler sur les normes européennes santé/environnement comme la qualité de l’air, de l’eau. Le programme porte aussi des propositions fortes pour lutter contre la pauvreté au niveau européen (salaire minimum, fin des stages non rémunérés et la mise en place d’un socle européen des droits sociaux).