GOUVERNANCE : 1,5/5
Reste dans l’idée souverainiste de la supériorité de l’État nation sur l’Europe. Son programme européen n’est pas différent de celui de Zemmour bien qu’il soit exprimé souvent en des termes plus policés. Marine Le Pen veut réaffirmer la primauté du droit national sur le droit européen; elle veut le retrait du drapeau européen de tous les bâtiments publics français. Elle veut surtout, sur le modèle britannique de 2016, un référendum sur l’appartenance de la France à l’UE sans jamais prononcer ou invoquer le Frexit. De même elle prône une sortie de la France du commandement militaire intégré de l’OTAN et une relation équilibrée avec la Russie, sans que l’on sache ce que l’équilibre veut dire. Il n’y a pas de proposition concrète pour l’avenir de la construction européenne, sauf le retour (vague) à l’Europe des patries.
ECONOMIE ET FINANCE : 1/5
La candidate présente un programme moins radical et plus travaillé qu’en 2017. Le document soulève parfois des questions intéressantes et des préoccupations partagées (par ex : mandat et contrôle de la BCE). Mais les propositions économiques et financières sont encore peu éligibles et surtout très peu pertinentes (par ex : refus des traités de libre-échange, refus des alignements sociaux et fiscaux, baisse de la contribution de la France au budget de l’UE, opposition au développement de nouvelles ressources propres). De la même façon, la tonalité et les postures sous-jacentes au programme témoignent de la continuité d’un malaise certain vis-à-vis de l’UE et conduiraient sans nul doute à un isolement de la France dans le cénacle européen.
La candidate présente un programme moins radical et plus travaillé qu’en 2017
ENVIRONNEMENT ET CLIMAT : 0,5/5
Marine Le Pen présente un programme, certes cohérent mais qui consiste à déconnecter la transition écologique française de la trajectoire européenne. Non-seulement elle n’articule aucune de ses propositions avec le Green Deal, mais la plupart des mesures techniques qu’elle avance sont à l’opposé de la dynamique et du droit européen sur trois axes : protectionnisme commercial, nationalisation de la politique agricole, nationalisme énergétique.
SOCIETAL : 2/5
Les points clés du programme (en lien avec l’UE) sont : Rétablissement des frontières nationales et sortie de Schengen ; Coopération sur la protection des frontières extérieures ; Refonte de l’asile, expulsion des clandestins, priorité nationale pour les aides ; Abrogation de la directive sur le travail détaché ; Fin de l’automaticité du regroupement et du rapprochement familial ; Expulsion automatique des criminels et des délinquants étrangers. ; Suppression de l’autorisation de séjour pour tout étranger n’ayant pas travaillé depuis un an en France ; Défense de l’identité nationale, des valeurs et des traditions de la civilisation française ; Impossibilité de régularisation ou de naturalisation des étrangers en situation illégale. Simplification et automatisation de leur expulsion; Suppression du droit du sol et limitation de l’accès à la nationalité à la seule naturalisation sur des critères de mérite et d’assimilation. Obligation pour les demandeurs d’asile de déposer leurs demandes dans les ambassades et consulats français dans les pays d’origine ou les pays limitrophes ; Réserver les aides sociales aux Français, et conditionner à 5 années de travail en France l’accès aux prestations de solidarité. ; Assurer la priorité nationale d’accès au logement social et à l’emploi. Globalement, ce programme montre une faible connaissance de l’Union, de ses institutions de ses politiques, et va à rebours de l’article 2 du Traité de l’Union européenne et des principes de l’intégration européenne.