GOUVERNANCE : 3,5/5
Valérie Pécresse est dans une situation que l’on sent difficile à l’égard de l’UE. D’un côté, elle souhaite promouvoir les acquis de l’UE (comme la politique de défense ou le pilier européen de l’OTAN) ; elle est pour un accueil européen des réfugiés tenant compte d’un système de quotas de répartition (proposition Juncker de 2016) et pour le renforcement de la dimension européenne des politiques économiques (politique industrielle). De l’autre, elle est obligée de tenir compte des revendications venant de la droite de son parti qui est souverainiste. Elle rappelle donc la nécessité pour les jurisprudences européennes de ne pas empiéter sur la loi française ou encore la nécessité de réformer Schengen pour aller vers un contrôle plus national des flux migratoires. Ce « grand écart » entre ce que Pécresse pense de l’Europe et ce qu’elle doit afficher la met dans une situation d’ambiguïté sans pour autant pouvoir être classée dans le camp de ceux qui ne veulent pas plus d’Europe.
ECONOMIE ET FINANCE : 3,5/5
Certaines déclarations eurosceptiques, populistes, malhonnêtes et malavisées de la candidate LR, cachent un programme européen sérieux, raisonnable et constructif. En matière économique et financière, les propositions sont compatibles avec le droit communautaire, parfois pertinentes (par ex : harmonisation des règles sociales ou suppression des rabais budgétaires) et le plus souvent constructives et en phase avec les négociations actuelles (par ex : taxe carbone aux frontières, soutien à la politique industrielle européenne). On regrettera toutefois vivement l’opposition à l’augmentation des ressources propres et la tonalité parfois protectionniste, dirigiste et martiale des idées qui parlent à un pan de son électorat.
Valérie Pécresse n’a pas articulé une vision globale de l’écologie mais disperse des mesures de transition
ENVIRONNEMENT ET CLIMAT : 2,5/5
Valérie Pécresse propose un programme aligné sur le Green Deal, sans innovations politiques fortes pour accélérer la transition écologique. Ses propositions écologiques comportent quelques confusions techniques qui jettent un doute sur la mise en œuvre possible (ex : d’ici à 2035, les véhicules électriques consommeront encore une partie d’électricité produite à partir d’énergies fossiles). Plus largement, elle n’a pas articulé une vision globale de l’écologie mais disperse des mesures de transition dans les chapitres de son programme relatifs aux mobilités ou à l’agriculture. Sur le plan commercial, sa position ne tient pas compte des compétences exclusives de l’UE.
SOCIETAL : 2/5
Valérie Pécresse met en avant des mesures de renforcement des contrôles, des critères très stricts et une politique d’accueil avec un quota annuel voté par l’Assemblée nationale. La révision du règlement de Dublin est mise en avant ainsi que le renforcement du Frontex (augmentation des moyens et du nombre des gardes-frontières) notamment dans les mesures d’éloignement. Une autre partie du programme insiste sur les évolutions à envisager en matière de pêche et de PAC. Pour la pèche, Valérie Pécresse préconise la défense des licences de pêche des pécheurs français et dans le cadre de la PAC une autonomie alimentaire tout en soulignant un soutien aux agriculteurs français.