Le débat de la semaine : vers une relocalisation des industries de santé ?

Semaine du 8 au 12 juin : vers une relocalisation  des industries de santé ?
En faisant apparaître au grand jour les difficultés d’approvisionnement de certains produits clefs et la dépendance des producteurs nationaux aux marchés étrangers, la crise du Covid-19 a suscité un engouement pour le « made in France ». Réindustrialiser, relocaliser, on en parlait avant le coronavirus. Dans le “monde d’après”, c’est pour de bon ?

Mardi 10 juin :
Lors d’une visioconférence de près de deux heures,  Jean-Luc Léger, Président du CESER et Bernard Leroy, Président de la CASE, chargé par  Hervé Morin d’une mission sur la réindustrialisation de la Normandie, ont développé leur point de vue avant de dialoguer avec les participants.
Retrouvez l’essentiel de leur intervention:
Partie I : Jean-Luc Léger  
Partie II : Bernard Leroy
Partie III : dialogue avec les participants
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Découvrez  ci-dessous les documents et  informations  mis à votre disposition.

  • Des vidéos :
    • Industrie aéronautique, la fin d’une époque ? Les avions d’ Air France, de Lufthansa, et de bien d’autres compagnies aériennes sont cloués au sol, l’aviation est à l’arrêt. Les 20 hubs mondiaux, aéroports qui permettaient les correspondances sont vides. La crise du Coronavirus va-t-elle causer la fin de l’aviation ? Y aura-t-il une remise en cause de la mondialisation ? COVID-19, une leçon de géopolitique #04 – L’UE face au virus – Le Dessous des cartes | ARTE
    • E-santé les données, les enjeux : Une vidéo explicative diffusée sur YouTube montre que la quantité de data produite est de plus en plus importante, mais il y a des barrières entravant leur utilisation et elles restent sous-exploitées. Le titre de la vidéo est parlant : “E-santé : les données santé devraient être utilisées de façon protégée et pas protégées d’être utilisées”.
    • Coronavirus : y a-t-il un risque de pénurie de médicaments ?   C’est une réalité qui nous saute aux yeux à l’occasion de cette crise : la dépendance de notre économie vis-à-vis de la Chine. Certains secteurs sont plus exposés que d’autres. Voir le reportage  de “C dans l’air “
    • Industrie du médicament, la course au vaccin : Récemment l’Agence européenne du Médicament (EMA) a évoqué un vaccin qui pourrait être disponible dans un an, selon un scénario “optimiste”. Et d’après l’OMS, la fabrication d’un tel remède peut prendre entre 12 et 18 mois.
  •  Des graphiques à décrypter: industrie de l’habillement…. Aller les voir
  • Des articles à lire:
    • France Culture : Réindustrialiser, relocaliser, on en parlait avant le coronavirus. Dans le “monde d’après”, c’est pour de bon ? Retrouvez les sons, les textes, les infographies…Aller vers France Culture
    • Réindustrialisation, le retour de l’État ? Quelle que soit la stratégie envisagée, une intervention de l’État pour maintenir la compétitivité-coût des industriels apparaît incontournable. Lire l’article
    • Comment l’industrie pharmaceutique a pris d’assaut les institutions européennes : Des médicaments trop onéreux qui mettent en péril les systèmes de sécurité sociale : c’est le constat qui a conduit le Conseil européen, en 2016, à demander de revoir la régulation du marché européen des médicaments. Mais, comme trop souvent avec les institutions européennes, ces velléités de réforme se sont rapidement heurtées aux puissants lobbys de l’industrie pharmaceutique. Un nouveau rapport de l’ONG bruxelloise CEO décrit avec minutie les stratégies d’influence des grands labos pour défendre leurs profits. Lire l’article
    • Industrie 4.0 et/ou relocalisation?: La coopération et l’industrie 4.0 qui permet de reconfigurer les usines en cas de rupture des chaînes d’approvisionnement constituent une alternative à une autarcie coûteuse ou impossible. Lire l’article sur The conversation
    • Industrie textile et protection des consommateurs : Au cours des dix dernières années, l’Union européenne a considérablement réduit l’exposition de ses citoyens à des produits chimiques nocifs et la Commission évalue en permanence les moyens d’améliorer encore la protection des consommateurs, des travailleurs et de l’environnement. Lire l’article:
    • Les dossiers européens, la e-santé : Un gros dossier de 50 pages pour tout savoir sur l’E-santé et la télémédecine : Accéder au dossier.

Le Plan de relance franco-allemand : enfin !

La solidarité européenne passe par une mutualisation de la dette…

Ce n’est pas l’image de la visio- conférence du 18 mai

Le 18 mai, lors d’une visioconférence de presse et après des semaines de discussions, France et Allemagne ont sauté le pas, en proposant que la Commission Européenne s’endette à hauteur de 500 milliards d’euros et verse cet argent aux états, régions et secteurs les plus touchés par la crise de la Covid-19. Ces versements se feront par le biais du budget communautaire, un effort très important puisque cette somme équivaut à 3 fois et demi le budget annuel européen.

Ce sera à l’Union Européenne, et non aux États emprunteurs, de rembourser cette dette. La commission présentera son plan de relance le 27 mai, et la proposition franco-allemande en devient une brique incontournable, même si cela va faire tiquer les États frugaux qui auraient souhaité que la relance soit financée par des prêts aux États déjà les plus endettés !! c’est-à-dire la Grèce, l’Italie et dans une moindre mesure la France déjà les plus touchés par la Covid- 19 (hormis la Grèce) …

La chancelière s’est laissée convaincre par le président Emmanuel Macron. L’arrêt de la cour de Karlsruhe, interdisant l’utilisation par la BCE de l’arme monétaire pour financer la dette à venir (c’est-à-dire la fameuse planche à billets tant redoutée par les allemands du fait de leur histoire) a pu faire évoluer également la chancelière.

Le défi posé à la Commission présidée par Ursula von der Leyen : faire accepter cette proposition par les États les plus “radins”.

plan de relance en visio conf.
3 ans après et un long travail préalable

La relance européenne comportera 3 autres volets

Une Europe de la santé : l’ébauche d’une politique commune ?

Le Covid 19 a montré là aussi que la  désunion est le problème, car en se battant en ordre dispersé, les États ont commis des erreurs qui se sont payées au prix fort. Le manque de masques, de tests, la  recherche médicale en ordre dispersé, ce n’est plus acceptable, sauf à laisser la porte ouverte à d’autres pandémies. Aujourd’hui, France et Allemagne semblent décidées à faire de la santé, sinon une compétence exclusive, du moins une compétence partagée.

Une Europe verte : France et Allemagne réaffirment l’urgente nécessité d’accélérer le “green deal”.

La Covid-19 est le produit indirect d’une crise écologique, une zoonose de l’anthropocène. L’homme ne pourra plus déforester impunément, créer des villes invivables, polluer l’air et les océans. L’Union Européenne va renforcer et coordonner des politiques de transition permettant d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Là aussi, la France et l’Allemagne peuvent faire beaucoup, notamment conditionner les aides du plan de relance en fixant des critères environnementaux contraignants.

Construire des champions européens dans des secteurs stratégiques.

L’Europe avance par crise : la pandémie oblige à réviser les textes sacrés des traités, et en particulier, ceux concernant la politique européenne de la concurrence. Pour résister au duo de la Chine-Amérique, l’urgence, là aussi la Covid-19 nous l’a montré, est de construire des champions des biotechnologies, de l’énergie, du numérique, de la santé, capables de nous armer face aux pandémies à venir. Et de faire preuve, au niveau européen de souveraineté stratégique.

Sources:

La Croix:

https://www.la-croix.com/Debats/Forum-et-debats/UE-plan-relance-franco-allemand-constitue-tournant-historique-2020-05-

le Monde du 20 mai, pages 1 et 2

https://www.touteleurope.eu/revue-de-presse/revue-de-presse-la-france-et-l-allemagne-proposent-un-plan-de-relance-inedit.html