Géopolitique de la pandémie, le point de vue de Andres Cattaneo

Semaine 4 : Thème de la semaine : Approche géopolitique de la crise sanitaire.

Visioconférence du 24 juin 2020 – 19 h
Invité : Docteur Andrés Cattaneo, médecin néphrologue,membre de plusieurs groupes de réflexion

Animation : Philippe Thillay
Synthèse réalisée par : Alain Ropers

Propos d’accueil par Philippe Thillay, qui rappelle le déroulement de notre mois de la santé, fait un point de la situation, et présente les thèmes qu’il désire voir aborder pour la quatrième et dernière semaine. Il présente Andrés Cattaneo qui récuse par modestie la qualité d’expert international, malgré la dimension incontestablement internationale de son parcours : Argentine, Suisse, Allemagne, France, Chine.

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Premier thème : L’état de notre système de santé.

Philippe Thillay : Le système sanitaire français et la gestion globale de la crise ont été sévèrement critiqués dans les médias pendant la pandémie. Peut-on analyser l’état de notre système de santé et quelles ont été les défaillances quatre mois après le début de l’épidémie ?

Docteur Andrés Cattaneo: Il est vrai que la circulation médiatique a surtout mis l’accent sur la faillite de notre système de santé, ses lourdeurs, et qu’on a peu parlé de ce qui a bien fonctionné. C’est pourquoi, je voudrais rappeler quelques données factuelles, tirées d’une étude de l’OCDE 2019.
Le système de santé français n’est pas sous financé.  On ne peut pas parler de manque de moyens, puisque la santé représente en France environ 11% du PIB, à la première place en Europe, à égalité avec l’Allemagne et la Suède, pour une moyenne de 8,8% dans les pays de l’OCDE. Rapportée au nombre d’habitants, la France occupe la sixième place, derrière les pays nordiques, avec une dépense de 3600 € par habitant, pour une moyenne européenne de 2600 €.
L’espérance de vie (83 ans) est plutôt bonne en France. Elle est supérieure à celle de l’Allemagne (pour les femmes) et à la moyenne européenne (81 ans). Les chiffres de surmortalité liée au coronavirus sont plutôt corrects si on compare à d’autres pays européens. 

Alors, comment expliquer cet écart entre le diagnostic de l’OCDE et la perception généralement partagée d’un déclin du système de santé français ?
Notre système de santé a révélé à la fois de l’excellence, notamment dans la qualité des soins, dans notre capacité à avoir doublé en quelques jours notre capacité d’accueil hospitalier, et de la médiocrité à cause de ses faiblesses dans le domaine de la coordination et de la prévention. Pour faire face à une deuxième vague quasiment certaine, il faudra une stratégie claire, une coordination meilleure entre les divers acteurs de santé (hôpitaux, cliniques privées, médecine de ville, etc.) à travers un commandement décentralisé et adapté.

La prévention est le parent pauvre de notre système de santé. Moins de 2% du budget est alloué à la santé publique et à la prévention, contre 3,5% en moyenne dans l’Union Européenne. Cela se manifeste par un dysfonctionnement au niveau de la prise en compte des risques, par exemple en ce qui concerne dans le cas présent : les masques, les tests, les médicaments.

Les masques. C’est basique, mais efficace, comme l’ont montré les pays asiatiques et ceci malgré les premiers discours gouvernementaux. La France avait en 2007 un stock de 1,6 milliard de masques permettant d’équiper la population et les soignants. Ce stock, ayant atteint sa date de péremption, n’a pas été totalement renouvelé, et on a décidé que les masques FFP2, les masques chirurgicaux, seraient à la charge des hôpitaux. Or, comme ceux-ci sont en faillite, il n’y a pas eu suffisamment de masques pour les soignants. C’est une erreur.

Les tests. Il y a eu du retard à la mise en service, et leur nombre a été insuffisant. Le Gouvernement a donc dû réserver les tests aux malades admis en réanimation, et ainsi, des porteurs asymptomatiques non testés ont continué à disséminer la maladie sans le savoir.

Les médicaments. Ce n’est pas la pandémie qui a mis notre système en difficulté, des tensions étaient déjà signalées dès 2018, du fait de la délocalisation de la fabrication des médicaments. Par exemple, le principe actif du paracétamol, l’APAP  était produit dans les usines françaises à raison de 8000 tonnes par an jusqu’en 2008. Mais le prix de revient pour une quantité donnée, était de 4 € environ, contre 2 à 3 € en Inde ou en Chine. La délocalisation a permis à l’industrie pharmaceutique de réaliser des économies, mais aussi de s’affranchir des contraintes environnementales. Le paracétamol n’est pas un cas isolé, puisque aujourd’hui, 80% de nos médicaments sont fabriqués en Asie ou ailleurs et 20% en France, ce qui pose, entre autre, le problème de la traçabilité des produits. Pendant cette crise, l’Inde et la Chine ont fermé leurs exportations, et nous nous sommes trouvés à cours. Néanmoins, pour le futur, il ne faut pas regarder dans le rétroviseur, et l’autarcie n’est pas forcément la solution, car on doit analyser tous les coûts de la relocalisation. Si on construit des usines Seveso, avec tous les risques et toutes les conséquences sur l’environnement, pour produire le paracétamol en France, ce ne sera même pas forcément accompagné de création d’emploi car tout sera robotisé.

En ce qui concerne la coordination, la France est mal placée. En voici trois exemples.

  • Coordination entre le niveau national et le niveau régional: C’est un mille-feuille mal coordonné. Les ARS (Agences Régionales de Santé) sont en principe autonomes financièrement et fonctionnent avec un budget propre. Elles sont censées piloter la politique de santé, et réguler l’offre de santé au niveau régional. Mais les ARS sont elles mêmes coordonnées, c’est le ministère de l’économie qui fixe les budgets et le ministère de la santé qui définit les orientations. Dans les faits, l’ARS est toujours gérée par l’état.
  • Coordination avec la médecine de ville : On assiste, de la part de la médecine de ville, à l’abandon de certaines tâches comme les services de garde, ce qui contribue à l’engorgement des services d’urgences des hôpitaux. Mais cette fois-ci la médecine de ville a répondu présent et a fait largement face, bien que non associée en amont aux décisions. De la même façon on n’a pas pensé utiliser les compétences des laboratoires de ville pour le développement de test PCR. En France, quand on parle de santé, on pense hôpitaux, mais on ne va pas au bout de la logique, et on oublie que le système repose sur bien d’autres acteurs.

Coordination politico-scientifique : Cette coordination a été à géométrie variable. l’État, en se retranchant derrière l’avis des comités scientifiques, s’est comporté comme l’auxiliaire exécutif des sachants, en mettant en œuvre les préconisations de la « vérité » scientifique, ce qui a vidé la démocratie représentative de sa substance. Or la science ne produit pas de vérité, elle cherche à comprend et à décrire le monde. Elle ne peut pas servir d’argument politique pour justifier telle ou telle mesure. D’autre part, pourquoi avoir choisi un conseil si restreint, alors qu’il y a beaucoup de compétences dans ce domaine, dans les universités entre autres ?
Notre système souffre aussi de la logique financière. Depuis les années 2000, l’hôpital public, en concurrence avec les cliniques privées, doit satisfaire les critères de bonne gestion des deniers publics. Le concept d’hôpital-entreprise s’est imposé dans les faits et dans les esprits, ce qui a entraîné la suppression de 80 000 lits en 20 ans. La tarification à l’activité a eu des conséquences délétères. Le budget étant fondé sur le nombre des actes effectués, cela a entraîné une multiplication des examens, et des soins « rentables » au détriment de certains soins moins « rentables ».
Notons encore deux points : en France, les salaires des infirmières sont très largement inférieurs à ceux des autres pays européens, et les médecins sont trop peu nombreux.

Deuxième thème : Les résultats différents selon les pays.

 Philippe Thillay : Les comparaisons de la gestion de crise entre la France et l’Allemagne en matière de santé ont été également très commentées. Peut-on dire que les résultats globaux sont différents entre les deux pays et si oui pourquoi ?

Docteur Andrés Cattaneo ; Les deux approches sont très différentes. Le fédéralisme allemand semble plus efficace que le centralisme français, le taux de létalité semble le confirmer. C’est une opposition entre la monarchie républicaine et la démocratie parlementaire, entre le jacobinisme et le fédéralisme. En Allemagne, le consensus est la vertu cardinale, on ne peut pas dire que ce soit le cas en France, où il est perçu comme une compromission, voire une soumission.
L’Allemagne a confiné, ou plutôt a réduit les contacts sociaux, très rapidement alors qu’en France, nous n’avons rien fait entre janvier et mars, puis nous avons décidé un confinement strict. Les Allemands ont eu accès au dépistage dès le 12 janvier et l’Allemagne a même proposé des tests à toute l’Europe. Pourquoi la France n’en a-t-elle pas acheté ? Les tests ont permis à l’Allemagne de dresser un tableau de propagation du virus plus réaliste qu’ailleurs, ce qui a permis de contenir l’épidémie de façon plus ciblée. De plus, en Allemagne, les tests sont effectués par les généralistes et dans les maisons de santé : c’est une médecine de proximité.
Il y a aussi une grande différence dans les nombres de lits et de respirateurs disponibles dans les deux pays.
Les dépenses hospitalières sont beaucoup plus importantes en France qu’en Allemagne, mais en ce qui concerne la médecine de ville et la prévention, c’est l’Allemagne qui a le plus gros budget.
En Allemagne, le système fédéral a l’avantage de la proximité des territoires, mais il nécessite aussi une bonne coordination entre les Länder et le pouvoir fédéral. Sur ce point, la Chancelière s’en est plutôt bien sortie.

Cependant, le fédéralisme ne fait pas tout, puisque des systèmes de dictatures militaires ont aussi eu  de bons résultats, et que d’autres pays fédéraux ont connu une situation catastrophique, comme  les USA, pour avoir manqué d’une bonne coordination. 

Troisième thème : Le monde de la santé dans l’avenir.

Philippe Thillay : Quelles conclusions pouvez-vous en tirer pour l’avenir du monde de la santé ?

Docteur Andrés Cattaneo : Il faut prendre conscience que la santé ne doit pas être supportée par le système productif, mais que c’est un élément essentiel de valeur sociale économique, au même titre que l’éducation, par exemple. L’indépendance stratégique de la santé publique doit être garantie à terme. Il faut concevoir cette indépendance stratégique au niveau européen et même au niveau d’un multilatéralisme mondial incluant la Chine. On doit renforcer la coopération scientifique européenne qui doit sortir revigorée de cette épreuve.

Si vous me permettez une réflexion anthropologique, l’humanité est passée du stade où elle exploitait les ressources naturelles, à un stade agricole, puis industriel, et maintenant à l’automatisation, avec la révolution numérique et l’intelligence artificielle. Le prochain stade, à mon sens, sera axé sur la conscience, la défense de la vie, de la liberté, de l’égalité et de la dignité de chaque individu. Il faudra aller vers une nouvelle démocratie, de nouvelles institutions, et une nouvelle éducation.

Questions des auditeurs.

Dominique Renoult : Quels objectifs de santé mettre en œuvre en Europe ?

Docteur Andrés Cattaneo : L’Europe de la santé n’existe pas vraiment. Il existe bien une agence, mais qui n’a qu’un avis consultatif. Il faut une Europe beaucoup plus unie avec une industrie pharmaceutique européenne et pas seulement dans chaque pays. Il faut aussi une nouvelle façon d’aborder les problèmes, une nouvelle vision. La stratégie classique rationnelle de joueur d’échec sera de plus en plus remplacée par les stratégies apparemment farfelues des gamers actuels qui obtiennent des résultats en allant dans toutes les directions à la fois.

Gérard Grancher : Les coûts de la santé sont à peu près équivalents en Allemagne. Mais où dépense-t-on plus d’argent en France, puisqu’on en dépense moins sur la prévention ? Est-ce le salaire des médecins ?
Docteur Andrés Cattaneo: Les salaires des médecins sont difficiles à comparer. Pourtant, il s’agit dans les deux cas de systèmes « bismarkiens » même si la France se rapproche depuis quelques années du système « beveridgien ». En France les honoraires sont maintenant libres, surtout en médecine de ville, mais en gros, les médecins en Allemagne et en Grande-Bretagne sont payés 20% de plus qu’en France.
La différence des coûts ne résulte pas du salaire des médecins, mais de l’augmentation du nombre des personnels non sanitaires depuis quelques années, et du système bureaucratique qui fonctionne mal par manque de connexions entre les différentes instances, avec un déficit de leadership, et un trop plein d’intervenants, le tout avec des hiérarchies peu claires.

Philippe Thillay : Ce sont donc les frais de gestion qui sont en cause ?
Docteur Andrés Cattaneo : En Allemagne, les Länder ont un ministre de la santé, qui définit la politique de santé en fonction des objectifs et non en fonction des moyens. Le système est plus cohérent, mais on doit pouvoir y arriver aussi en France si on décentralise vraiment.

Dominique Renoult : J’appuie ce qui vient d’être dit. Il y a redondance et mauvaise organisation des filières de soins…..

 (Ici, j’ai eu une coupure de connexion internet de quelques minutes. Mes excuses à Dominique Renoult et à Mireille  Dinienne et peut-être d’autres, dont je n’ai pas pu entendre les questions et à Andrés Cattaneo dont je n’ai pas pu entendre les réponses.)…..

Dominique Lacaille : L’Italie fonctionne aussi par région, comme l’Allemagne. Mais les résultats ont été très différents.
Docteur Andrés Cattaneo : L’Italie est le premier pays qui a connu le déferlement de la pandémie, à la suite d’un match de football. L’Italie a aussi souffert d’un manque de masques et de tests, et les hôpitaux ont été les principaux pourvoyeurs de la dissémination. De plus le nord de l’Italie a de nombreux liens commerciaux avec la Chine.

Dominique Lacaille : Les ARS sont autonomes et en même temps elles sont les courroies de transmission de l’état. Quel est leur positionnement exact ?
Docteur Andrés Cattaneo : Théoriquement elles sont autonomes, mais c’est là tout le problème. Elles dépendent en fait de Ségur et de Bercy. Il faudra arriver à une réforme profonde de leur fonctionnement lors du Ségur de la santé. Pour moi, les ARS doivent continuer à exister mais d’une façon beaucoup plus autonome et elles doivent mieux communiquer entre elles : on a envoyé des patients en Allemagne alors qu’il y avait des places disponibles en France.

Philippe Thillay : En France on s’enferme dans des institutions, pas en Allemagne, ou on a une approche plus territoriale.
Docteur Andrés Cattaneo : Entièrement d’accord. C’est un élément clé de la santé.

Gérard Grancher : Qu’entendez-vous par les personnels non soignants ?
Docteur Andrés Cattaneo : C’est le personnel administratif qui gère les finances de l’hôpital, mais aussi le personnel technique, notamment en imagerie médicale et en laboratoire de biologie, qui sont indispensables au fonctionnement de l’hôpital.

Gérard Grancher : L’organisation de l’hôpital peut différer, et il est toujours très difficile de comparer d’un pays l’autre. Par exemple, on peut supprimer des postes de femmes de ménages, et faire appel à une société de nettoyage.

Mireille Didienne : Comment expliquer le manque de médecins spécialistes ?Docteur Andrés Cattaneo : C’est le produit d’une politique qui s’est fourvoyée depuis 30 ans. On manque aussi de de médecins en santé publique, pas seulement dans les secteurs nobles comme la cardiologie etc. Même si on change les méthodes maintenant, compte tenu du temps nécessaire à former un médecin, on ne verra pas les résultats tout de suite.

Dominique Renoult : L’organisation générale du système de santé est très difficile en France, mais aussi en Angleterre, en Allemagne ou en Belgique. Il pourrait y avoir des délégations de tâches plus importantes au sein de pôles de santé.
Docteur Andrés Cattaneo : Oui, on pourrait déléguer davantage. Par exemple, pour les diabétiques, beaucoup de ce qui est fait par les médecins pourrait être fait par des infirmières. Mais certaines réformes reçoivent une fin de non-recevoir : le médecin est le médecin, l’infirmière est l’infirmière.

Dominique Lacaille : Quel système pourrait remplacer la tarification à l’acte ?Docteur Andrés Cattaneo: :La tarification à l’acte n’est pas une mauvaise chose en soi, mais il faudrait l’adapter, la réadapter pour qu’elle tienne compte de la médecine de prévention.

Conclusions: Philippe Thillay remercie le Docteur Andrés Cattaneo et demande à Alain Ropers de mentionner les deux idées principales qu’il a retenues de cette visio-conférence :

  • Il est très difficile de comparer les systèmes de santé entre les pays, car ils sont issus de l’histoire propre à chacun et s’incluent dans des systèmes politiques différents. On ne peut comparer des choux et des carottes.
  • Par ailleurs, en France, nous sommes des sous-développés de la prévention, et nous sommes gênés dans notre coordination par un bureaucratisme et un centralisme étatique qui ne sait pas déléguer.

Fin de la visioconférence à 19 h 35

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Régie de la rencontre : Gérard Grancher,

Le point de vue de Annie Vidal, Députée.

Semaine 3 :  L’action de l’Europe et la solidarité des Etats durant la crise sanitaire. 

Visioconférence du 17 juin 2020 – 18 h
Invitée : Mme Annie Vidal, députée de la Seine Maritime (2ème circonscription, LREM) à l’Assemblée Nationale, membre de la Commission des Lois

Animation : Jean-Marc Delagneau
Synthèse réalisée par : Alain Ropers

Propos d’accueil par Jean Marc Delagneau, qui dresse le cadre de notre mois européen de la santé, invite Mme Annie Vidal à répondre aux questions qui lui sont posées sous la forme d’un entretien à bâtons rompus, et lance la discussion en posant la première question.

Jean-Marc Delagneau.
Même si la santé ne relève pas des compétences de l’Union Européenne, la France a-t-elle été soutenue cependant par l’Union Européenne, voire aussi par des relations bilatérales entre Etats membres, au niveau des exécutifs et des parlements?
Annie Vidal: Merci de votre invitation à cette visioconférence à laquelle je suis honorée de participer. Je commencerai par un point de la situation, en me basant sur les sur les travaux de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale.
Nous déplorons environ 170 000 morts du coronavirus en Europe à ce jour.
La majorité des Etats ont établi un contrôle aux frontières.
La Commission Européenne a recommandé une réouverture progressive des frontières à partir du 15 juin, ce qui est en train de se réaliser.
Cette crise aura un impact économique et social énorme dans toute l’Europe, avec une chute importante du PIB dans tous les pays. En France, on s’attend à une chute du PIB de 11%.
Le confinement s’est fait à des niveaux différents selon les Etats. Ces choix ont été dictés, entre autres raisons, par les capacités hospitalières en réanimation.
Dix pays, dont la France ont opté pour un confinement strict. En France, on a commencé à déconfiner le 11 mai, mais le virus circule toujours, et il est important de continuer à respecter les distanciations et les gestes barrières : lavage de mains, pas d’embrassades, etc.
Certains pays comme le Danemark et l’Allemagne, ont opté pour un confinement relatif, c’est à dire un simple appel à rester chez soi.
D’autres pays ont parié sur l’immunité collective et n’ont pas décidé de confinement.
Chaque pays a commencé à prendre des mesures d’urgence, sans prendre forcément le temps de la concertation, mais on a aussi constaté la mise en place assez rapide d’une certaine solidarité entre les Etats, comme des livraisons de masques et de matériels médicaux, la prise en charge de certains patients, notamment dans le Grand Est, sans que l’UE ait été nécessairement force de soutien. La réaction commune au niveau européen, en revanche, bien que réelle, a été un peu tardive, et n’est restée que partielle.

Jean-Marc Delagneau.
Cette solidarité entre Etats s’est elle accompagnée de solidarité interparlementaire ?
Annie Vidal: Directement non, mais oui il y en a eu. Nous avons eu des relations plus denses avec les parlementaires européens, notamment en faisant des points de situation réguliers. Avec Stéphanie Yon-Courtin, nous avons travaillé à mettre plus clairement en valeur l’utilisation des fonds européens, par exemple. L’Europe finance beaucoup de projets et de réalisations y compris dans notre région, mais c’est trop peu su. Il faut continuer à renforcer ces liens entre parlementaires, aussi bien entre les parlements des Etats qu’avec le Parlement Européen.

Jean-Marc Delagneau.
Que peut attendre maintenant la France de l’Union Européenne au niveau financier, économique, environnemental et social pour surmonter les conséquences de cette crise, et aussi affronter dans de meilleures conditions de nouvelles crises éventuelles?
Annie Vidal: On a constaté dès le début de la crise une pénurie d’équipements de protection individuelle, notamment pour les soignants, mais pas de pénurie de molécules médicamenteuses. La France a pu ainsi aider l’Italie en lui fournissant des médicaments. De même, la solidarité des Etats a permis à certains citoyens de regagner leur pays. Il est toujours facile de dire après coup ce qu’il aurait fallu faire. Cette crise est d’une ampleur importante et inattendue. Beaucoup de pays n’étaient pas préparés. Par exemple, les stocks de masques étaient largement insuffisants, car des stocks stratégiques avaient été mis en place, puis détruits, et on a pris de plein fouet notre dépendance face à la Chine.

Un des enseignements qu’on peut en tirer, c’est la mise en place souhaitable de procédures d’anticipation au niveau européen. Il est urgent de restaurer notre indépendance et notre autonomie européenne ainsi que notre capacité d’anticipation sur certains produits. Et ce sera évidemment bien plus facile avec la force de l’UE que Etat par Etat.

La Commission Européenne a déjà fait un certain nombre de propositions dans ce sens. Par exemple la proposition du 26 mars, très concrète, suggère de faire des appels d’offres communs pour l’acquisition de matériel médical, entraînant une meilleure harmonisation et un prix de revient plus intéressant.

André Calentier (participant). Actuellement, la santé reste un domaine réservé aux Etats, et n’est pas une compétence de la Commission Européenne. L’organisation européenne de la santé n’existe pas. Comment l’imaginer demain, alors qu’il y a de grosses diversités des systèmes de prise en charge de la santé?
Annie Vidal : C’est vrai que les systèmes sont très différents, mais la coordination est indispensable. Il convient de faire d’abord un état des lieux très précis, puis de se concerter pour construire une stratégie commune. Personnellement, je pense qu’il faut baser cette stratégie sur le parcours de soins de la personne et non pas sur la structure de soins (hôpitaux, médecine de ville,etc.) qui ne doit venir à mon sens qu’après. C’est un chemin long mais pas impossible.

Jean-Marc Delagneau.
La présidente de la Commission, Ursula Von der Leyen, elle même médecin de formation, formule des propositions pour avancer dans ce domaine, en s’appuyant sur le Traité de Lisbonne qui mentionne, parmi ses objectifs, un niveau élevé de protection sanitaire.
Annie Vidal: L’approche santé n’est pas assez présente eu niveau européen. On peut rebondir positivement sur cette crise et en tirer les leçons.
S’il y a une volonté commune, on peut y arriver. Il est important d’enclencher la dynamique. Si on arrive à se mettre d’accord sur la stratégie, les adaptations législatives suivront dans chaque état.

Jean-Marc Delagneau. Le thème de la santé est évidemment fondamental, mais on ne peut le dissocier des autres aspects, économiques et environnementaux. C’est un tout.

Annie Vidal: Oui, c’est un tout. De bonnes propositions sont faites. Elles visent à définir une directive d’harmonisation des systèmes de santé européens, avec la mise en commun de procédures pour garantir des stocks, une stratégie commune de productions médicales, vaccins, antibiotiques, matériel etc.
Il faut aussi renforcer et soutenir la recherche au niveau européen, harmoniser les pratiques et mutualiser les compétences.

Philippe Thillay. Faut-il aller jusqu’à un transfert de compétences ?
Annie Vidal: Oui, il faut mutualiser et partager les compétences entre acteurs de la santé au niveau européen.

Jean-Marc Delagneau. Quelles décisions la France doit-elle envisager à son tour pour renforcer l’intégration européenne, non seulement au niveau politique et institutionnel, mais aussi au niveau individuel de l’ensemble des citoyens ?
Annie Vidal : Pour une association plus active des citoyens, il faut créer des instances de dialogue sur certains sujets qu’on pourrait partager. Par exemple, le vieillissement de la population. En France, ou 28% de la population a plus de 65 ans, on a beaucoup travaillé sur ce sujet. Parallèlement, d’autres pays travaillent sur le même sujet et on refait plusieurs fois les mêmes travaux. On devrait organiser des partages de réflexions, pour que les travaux des uns bénéficient aux autres et éviter les doublons. Nos apports peuvent faire avancer les choses en même temps dans plusieurs pays. Car quand il y a un décalage l’UE intervient trop tardivement.

Alain Ropers. Pour que le domaine de la santé devienne une compétence de la Commission en tant que telle, est-il nécessaire de recourir à de nouveaux traités ?Annie Vidal: Je ne suis pas assez juriste pour vous répondre. Il est vrai que recourir à de nouveaux traités, c’est une procédure à risques. Mais je vais faire suivre la question.

Alain Ropers. Tout est souvent une question d’argent. Les ressources de l’Europe c’est actuellement environ 1% de PIB de chaque Etat. Ne pensez vous pas qu’il faut largement augmenter ce pourcentage, et que l’UE devrait disposer de ressources propres et d’un budget autonome et significatif ?
Annie Vidal : Je n’y suis pas opposée personnellement.

Jean-Marc Delagneau. Beaucoup de fonctionnaires européens, compétents et bilingues, travaillent ensemble sur bien des sujets essentiels, mais leur action n’est pas médiatisée, et trop peu connue. Ne pensez-vous pas qu’ils pourraient servir de relais ?
Annie Vidal:  Oui, il y a un effort de visibilité à faire. Il faut profiter de cette opportunité d’après crise. C’est le moment de mettre sur la table des propositions. Certains sujet sont faciles à traiter ne coûtent pas cher, et sont d’une réelle efficacité sur le terrain.

Jean-Marc Delagneau. Dans le domaine des risques, nous y sommes sensibles ici depuis l’affaire Lubrizol, on constate une absence totale de termes communs aux Européens. Des Alsaciens ont mis en place une sorte de lexique, pour que tout le monde parle de la même chose.
Annie Vidal: C’est vrai aussi dans le domaine de la santé. Il faut mettre en commun les termes, les définitions, les méthodes de calcul, de façon à pouvoir parler de la même chose avec les mêmes mots, et mieux se comprendre.

Dominique Renault (participant). On a la réserve sanitaire en France. Peut-on imaginer quelque chose de semblable au niveau européen, pour mobiliser des moyens et des énergies nécessaires lorsqu’une catastrophe se produit ?
Annie Vidal : Pourtant, au cours de cette crise, il y a eu des transferts de médecins et de professionnels. Mais même en France ça n’a pas été si fluide que ça dans la mobilisation des médecins. Je prends note de ce que vous dites et je relaierai.

Jacques Brifault (participant). La pénurie de masques du départ a été partiellement compensée par la mobilisation des fabricants de tissus qui se sont mis à fabriquer des masques lavables et réutilisables. Mais, aujourd’hui, les entreprises rechignent à acheter ces masques lavables et réutilisables, car elles ont la responsabilité des lavages alors qu’elles ne peuvent pas matériellement les gérer. Il faudrait transférer la responsabilité des lavages sur les épaules des utilisateurs.
Annie Vidal : Je connais cette situation. Les entreprises rencontrent beaucoup de difficultés pour obtenir le logo indiquant le nombre de lavages possibles. Difficultés aussi de faire face aux tests. Pour moi, il est impensable de donner la responsabilité des lavages aux entreprises, et on va essayer de revenir là-dessus. C’est en discussion, mais on constate actuellement un peu de frilosité, je ne sais pas pourquoi. On a voulu une garantie pour les salariés, mais ça pèse un peu trop lourd sur les entreprises.

Jean-Marc Delagneau. Dommage qu’il n’y ait pas de norme européenne en ce qui concerne les masques.
Annie Vidal: Dans la course contre la montre qu’on a connue, ceux qui ont produit des masques ont déjà eu beaucoup de contraintes. S’ils avaient dû en plus obtenir le logo européen, on ne s’en serait pas sorti en termes de timing. Mais les échanges d’expériences devraient finir par aboutir à une norme européenne.

Philippe Thillay. Dans d’autres pays, il y a d’autres pratiques. Il serait bon d’échanger sur ce qu’on fait ailleurs, et comment on le fait. Peut-on s’approprier chez nous en France les bonnes pratiques constatées ailleurs ?
Annie Vidal : C’est ce qu’on appelle le Retex, le retour d’expérience. C’est une bonne chose très utile. Un mouvement comme le vôtre doit pouvoir le faire aussi. Il faut contextualiser les chiffres et les corréler.
Et voir aussi de quoi sont partis les pays. En France, on savait qu’on n’avait pas la capacité en lits de réanimation pour accueillir des vagues de patients en même temps. C’est pourquoi nous avons opté pour le confinement strict. Un pays qui a eu au départ une capacité de réanimation plus importante aura choisi sans doute un confinement plus relatif.

Jean-Marc Delagneau. Les cultures sont différentes et les habitudes sont différentes. Il y a des différences aussi aussi dans les équipements. En Allemagne, il y a des lavabos partout, dans les salles de classes, à côté des tableaux noirs, par exemple.
Annie Vidal: Dans notre culture latine on est tactile. Il va pourtant falloir garder les nouvelles habitudes. La pédagogie sur les bons comportements n’est pas assez développée chez nous. Il y a quelques années, dans les films, la cigarette et l’alcool étaient omniprésents, et de ce fait leur usage semblait naturel, voire encouragé. Maintenant avec la politique de prévention, on ne verrait jamais ça. C’est la prévention qu’il faut continuer à développer.

Dom Renoult. Certaines personnes sont très “à risque”, comme les SDF, les migrants, les personnes en dessous du seuil de pauvreté. Il y a certainement un lien entre le nombre de personnes atteintes par le virus et le niveau économique et culturel des populations.
Annie Vidal: Le confinement pour certaines catégories a été plus difficile à respecter. Il y a des efforts importants à faire pour ces populations.

Jacques Brifault. J’ai assisté récemment à une réunion revente entre chefs d’entreprises, suivie d’un cocktail. J’ai constaté que les distances et le port du masque n’étaient pas vraiment bien respectés.
Cette inconscience fait craindre pour l’avenir, car elle n’est pas seulement le fait des catégories socioprofessionnelles les plus basses.
Annie Vidal: Tout un chacun doit se discipliner. Toutes les réunions sont à risque mais il est difficile de les interdire. Chacun doit avoir conscience de sa responsabilité.
Ça bouscule la manière de vivre à la française, mais il est important de modifier nos pratiques, pour ne pas faire redémarrer l’épidémie.

Jacques Brifault. C’est aux organisateurs de ces cocktails d’informer les participants, comme dans les théâtres ou les salles de conférences où on demande aux gens de couper leurs téléphones.

Jean-Marc Delagneau. Nous arrivons à la fin de cette visioconférence, et nous vous remercions pour votre participation.
Annie VidalMerci à vous aussi. J’espère avoir apporté les réponses à vos questions. En conclusion, je voulais vous dire que je suis très heureuse et fière d’avoir porté le texte qui ouvre une nouvelle branche de la Sécurité sociale, la branche autonomie. C’est un pas important vers une vraie politique de l’autonomie. Et c’est à partager au niveau de l’UE.

Philippe Thillay. Merci Madame Vidal. La visioconférence est terminée, mais le débat continue sur notre site internet.
La semaine prochaine, nous recevrons le 24 juin M. Andres Cattaneo, pour traiter de la la géopolitique de la pandémie, puis, le 26 juin Mme Stéphanie Yon-Courtin pour terminer notre mois delà santé avec le parlement européen.

Fin de la visioconférence ,à 19 h 10.

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Régie de la rencontre : Gérard Grancher, puis Philippe Thillay

Du 15 au 19 juin : La France et l’Europe, quelles attentes suite à la crise sanitaire ?

Si l’Union Européenne a pu paraître dans un premier temps en retrait au début de la crise sanitaire et laisser les états-membres, dont la France, gérer seuls les mesures qui leur semblaient nécessaires pour endiguer son développement, une certaine solidarité s’est manifestée entre plusieurs états-membres dans le cadre de l’Union, et la France en a d’ailleurs bénéficié lors du pic de la crise. Maintenant, que pouvons-nous attendre de l’Union Européenne pour surmonter dans les prochains mois les conséquences difficiles de cette crise aux niveaux économique, sanitaire et social ainsi que pour affronter de nouvelles crises éventuelles dans de meilleures conditions ? Quelles décisions la France doit-elle envisager à son tour pour renforcer l’intégration européenne, non seulement au niveau politique et institutionnel, mais également au niveau individuel de l’ensemble des citoyens français ?

Au programme

  • Cette semaine :
  • des vidéos à découvrir:

    • L’épidémie est unique, voici pourquoi: S’il fallait tenter de la comparer à quelque chose, ce serait à une catastrophe naturelle. Un tremblement de terre, un ouragan, un tsunami… mais à l’échelle planétaire.
      Cette vidéo explique ce qu’est la récession et pourquoi il faut injecter de l’argent dans le système pour rompre le cercle vicieux. Cela conduit-il toujours à de l’inflation ? (source le Monde).
    • Estonie, le Pays de l’e-santé: Les Estoniens ne possèdent qu’une seule et unique carte qui leur sert entre autres choses pour le suivi médical, les impôts… et un système de santé bien organisé qui fonctionne grâce aux TICE. (cliquez sur la roue crantée pour sous-titres en français)
    • Protéger les libertés publiques? Pour comprendre l’évolution politique de la Hongrie et ses rapports avec l’UE, ARTE Info vous propose une sélection de reportages et d’analyses.
    • Inégalités en Europe:  La Grèce commençait à se relever après 10 ans de crise économique, mais avec la crise du Coronavirus, l’industrie du tourisme est gravement touchée.
    • Solidarité européenne: Le point de vue de la France exprimée par France
      Diplomatie.
  •  Des graphiques à décrypter : Aller les voir

des articles à lire:

    • France Diplomatie: La France a joué un rôle moteur pour inciter l’Union européenne à prendre la mesure de la crise. Retrouvez le point de la situation mis à jour par le Ministère des affaires étrangères.

    • France Culture, la Revue de presse des idées : La construction européenne s’est-elle remise en marche à l’occasion de la crise du Coronavirus ? Pour la première fois, du moins, un emprunt commun sera levé sur les marchés. Une étape supplémentaire vers de la redistribution entre pays qui agite les commentateurs. Lire et écouter .

    • Le Monde: Macron en chef, Merkel en arbitre : Pourquoi la France et l’Allemagne ont abordé la crise sanitaire de façon opposée. Primat du politique et du chef de l’Etat d’un côté, primat du droit et du fédéralisme de l’autre, ces visions différentes s’enracinent dans l’histoire. Avec des résultats bien meilleurs pour Berlin.
    • Wikepedia: La situation  difficile de la Grèce.
  • Des sites à visiter

    • Commission européenne: La Commission propose un nouveau programme de santé ambitieux et autonome pour la période 2021-2027, le programme «L’UE pour la santé».
    • revue de presse  européeenne: La proposition de plan de relance dévoilée mercredi 27 mai par la Commission européenne a suscité de nombreuses réactions. La plupart des commentateurs et dirigeants, y compris les plus sceptiques, reconnaissent le caractère historique de cette annonce pour le continent.

Le débat de la semaine : vers une relocalisation des industries de santé ?

Semaine du 8 au 12 juin : vers une relocalisation  des industries de santé ?
En faisant apparaître au grand jour les difficultés d’approvisionnement de certains produits clefs et la dépendance des producteurs nationaux aux marchés étrangers, la crise du Covid-19 a suscité un engouement pour le « made in France ». Réindustrialiser, relocaliser, on en parlait avant le coronavirus. Dans le “monde d’après”, c’est pour de bon ?

Mardi 10 juin :
Lors d’une visioconférence de près de deux heures,  Jean-Luc Léger, Président du CESER et Bernard Leroy, Président de la CASE, chargé par  Hervé Morin d’une mission sur la réindustrialisation de la Normandie, ont développé leur point de vue avant de dialoguer avec les participants.
Retrouvez l’essentiel de leur intervention:
Partie I : Jean-Luc Léger  
Partie II : Bernard Leroy
Partie III : dialogue avec les participants
Téléchargez ce compte rendu

Découvrez  ci-dessous les documents et  informations  mis à votre disposition.

  • Des vidéos :
    • Industrie aéronautique, la fin d’une époque ? Les avions d’ Air France, de Lufthansa, et de bien d’autres compagnies aériennes sont cloués au sol, l’aviation est à l’arrêt. Les 20 hubs mondiaux, aéroports qui permettaient les correspondances sont vides. La crise du Coronavirus va-t-elle causer la fin de l’aviation ? Y aura-t-il une remise en cause de la mondialisation ? COVID-19, une leçon de géopolitique #04 – L’UE face au virus – Le Dessous des cartes | ARTE
    • E-santé les données, les enjeux : Une vidéo explicative diffusée sur YouTube montre que la quantité de data produite est de plus en plus importante, mais il y a des barrières entravant leur utilisation et elles restent sous-exploitées. Le titre de la vidéo est parlant : “E-santé : les données santé devraient être utilisées de façon protégée et pas protégées d’être utilisées”.
    • Coronavirus : y a-t-il un risque de pénurie de médicaments ?   C’est une réalité qui nous saute aux yeux à l’occasion de cette crise : la dépendance de notre économie vis-à-vis de la Chine. Certains secteurs sont plus exposés que d’autres. Voir le reportage  de “C dans l’air “
    • Industrie du médicament, la course au vaccin : Récemment l’Agence européenne du Médicament (EMA) a évoqué un vaccin qui pourrait être disponible dans un an, selon un scénario “optimiste”. Et d’après l’OMS, la fabrication d’un tel remède peut prendre entre 12 et 18 mois.
  •  Des graphiques à décrypter: industrie de l’habillement…. Aller les voir
  • Des articles à lire:
    • France Culture : Réindustrialiser, relocaliser, on en parlait avant le coronavirus. Dans le “monde d’après”, c’est pour de bon ? Retrouvez les sons, les textes, les infographies…Aller vers France Culture
    • Réindustrialisation, le retour de l’État ? Quelle que soit la stratégie envisagée, une intervention de l’État pour maintenir la compétitivité-coût des industriels apparaît incontournable. Lire l’article
    • Comment l’industrie pharmaceutique a pris d’assaut les institutions européennes : Des médicaments trop onéreux qui mettent en péril les systèmes de sécurité sociale : c’est le constat qui a conduit le Conseil européen, en 2016, à demander de revoir la régulation du marché européen des médicaments. Mais, comme trop souvent avec les institutions européennes, ces velléités de réforme se sont rapidement heurtées aux puissants lobbys de l’industrie pharmaceutique. Un nouveau rapport de l’ONG bruxelloise CEO décrit avec minutie les stratégies d’influence des grands labos pour défendre leurs profits. Lire l’article
    • Industrie 4.0 et/ou relocalisation?: La coopération et l’industrie 4.0 qui permet de reconfigurer les usines en cas de rupture des chaînes d’approvisionnement constituent une alternative à une autarcie coûteuse ou impossible. Lire l’article sur The conversation
    • Industrie textile et protection des consommateurs : Au cours des dix dernières années, l’Union européenne a considérablement réduit l’exposition de ses citoyens à des produits chimiques nocifs et la Commission évalue en permanence les moyens d’améliorer encore la protection des consommateurs, des travailleurs et de l’environnement. Lire l’article:
    • Les dossiers européens, la e-santé : Un gros dossier de 50 pages pour tout savoir sur l’E-santé et la télémédecine : Accéder au dossier.

La pandémie : infographie

  • Géopolitique de la pandémie:
    • les  dépenses  de santé par Pays
  • L’Europe de la santé:
    • Commission européenne: 9 milliards, c’est le plan d’investissement proposé par la Commission  pour 2021-2027 pour l’Europe de la santé.
    • les aides de l’Europe: Ce graphique détaille le montant des aides proposées aux pays de l’UE dans le cadre du plan de relance européen, en milliards d’euros (en date du 28 mai 2020).

Comme le montre cette infographie, les aides économiques devraient être les plus élevées pour les pays du sud de l’Europe

  • Réindustrialiser l’Europe :
    • Made In France (Source France Culture

    • Ouverture et fermeture d’usines en France :

    • Les 15 pays européens qui possèdent le plus d’entreprises du textile et de l’habillement.
    • le temps de travail en Europe:
    • les travailleurs  indépendants dans le monde:

  • Pandémie :
    La France se situe dans les premiers rangs lorsqu’on regarde les chiffres en valeur absolue ; on obtient des résultats relativement semblables si on rapporte ces chiffres à la population totale de chaque pays, ainsi qu’en témoigne l’infographie suivante:

  • Évolution du nombre de cas déclarés en France

Le COVID 19, sa genèse, sa gestion, ses questionnements, les perspectives et l’Europe

Texte de Jean-Pierre Girod

Nos sociétés avaient oublié les grandes pandémies du siècle précédent sans nous renvoyer aux 10 plaies d’Egypte ni à la pandémie de la peste de 1347-1348 qui a tué presque la moitié de la population en France. L’épidémie du choléra à Marseille en 1884 avait imposé un blocus total dont le port ce qui avait ruiné l’économie locale. La grippe espagnole après la 1ère guerre mondiale a fait 25 à 50 millions de morts mais la peste avait ressurgi dès 1917 mais elle a pu être circonscrite.
À chaque épidémie, la société a désigné un coupable qui a pu être les Juifs brûlés vifs car accusés de propager la peste,  les croque-morts en 1920 ou bien les chiffonniers lors de l’épidémie de la peste.

Le COVID 19 est apparu en Chine dans la région de Wuhan du passage faune sauvage à l’homme est-ce en 2019 au mois de décembre, voire courant novembre, sur des marchés d’animaux vivants car les chinois continuent de consommer des animaux sauvages même dans leurs refuges les plus reculés.
Cette pandémie est la conséquence de nos impacts écologiques car notre erreur commune a été de croire que l’homme était affranchi des lois de la nature. Les humains ont toujours été les meilleurs alliés des virus. Les effets du dérèglement climatique et de la dégradation de nos écosystèmes, par un consumérisme effréné, renforcent les risques de pandémie.
Les hommes sont les hôtes d’une nature ou les micro-organismes, les bactéries et les virus cohabitent mais peuvent impacter durablement par des retombées zoonotiques. Toute espèce, être vivant, a besoin de changer de lieu et de corps. L’écologie dont OIKOS en Grec se traduit par maison, nous pouvons constater que la maison n’est pas un moyen de protection car elle peut-être aussi le lieu de diffusion.
La gestion chinoise a été catastrophique car les autorités ont dissimulé les causes, la gravité de la crise et d’ailleurs le nombre de morts affiché est-il crédible ? De plus le pouvoir chinois a fait condamner les quelques médecins qui avaient alerté les autorités depuis le mois de novembre et décembre 2019 et que la prise en charge véritable est intervenue presque deux mois après.
La gestion de la crise a apporté son lot de contestation de « y-a-qu’à faut qu’on », des recettes miracles ou des dérives complotistes comme le déclenchement de la pandémie pour ne pas faire le second tour des municipales.

La France a été confrontée à plusieurs défis cumulés

  • L’absence de réserves de masques et matériels de protection alors que pour la pandémie du virus H1N1 des stocks avaient été constitués. Plusieurs gouvernements de droite comme de gauche en sont responsables avant l’arrivée de M. Macron et de la délocalisation en Chine des moyens de production par les groupes pharmaceutiques ;
  • La destruction de l’hôpital public avec le paiement à l’acte, la suppression massive de lits (10 000 lits en 20 ans) et une gestion financière et non de santé ;
  • L’absence de politique de santé de prévention et des moyens très réduits : inférieur à 4% ;
  • L’absence de consensus médical et scientifique sur les mesures, les moyens et les types de traitements ;
  • La délocalisation en Inde et en Chine massive depuis 20 ans de la fabrication des principes actifs avec la perte des infrastructures en France ou en Europe qu’il faudra relocaliser ;
  • La bureaucratisation de notre système de santé s’est renforcée au détriment d’une véritable territorialisation et qui s’appuie fortement sur les initiatives locales afin de le rendre plus efficient.

Face à cette situation, le confinement était impératif mais il a eu du mal à être appliqué avec rigueur. Les Présidents du Sénat et du Conseil Constitutionnel ont envoyé un mauvais message en demandant la tenue du 1er tour des municipales le 15 mars.
Les dirigeants politiques ont une grande responsabilité c’est de gouverner et de cogérer cette crise. L’étude des politiques menées dans des pays qui ont eu peu d’impact permet de dégager les éléments suivants :

  • c’est la précocité des réactions sans attendre, en surveillant les arrivées sur le territoire, en ayant des politiques et des stratégies de prévention qu’il fallait seulement activer ;
  • La collecte déjà mise en place des données de santé personnelles et le fort taux de volontariat pour géo-localiser les contacts pendant la période de contamination ;
  • La mise en place de quarantaines extrêmement strictes en réquisitionnant des hôtels pour les porteurs et les étrangers venant de régions touchées par la pandémie ;
  • Le port du masque obligatoire pour tous les déplacements, une hygiène méticuleuse ;
  • Une capacité importante pour diagnostiquer les cas grâce a du matériel stocké ;

Pendant ce temps en France, le débat se cristallise sur le traitement à l’hydroxychloroquine car nous sommes toujours dans les soins et non dans la prévention, la seule stratégie payante à long terme.

Une crise économique sans précédent

Qu’elle est loin à ce jour la promesse de Jean Fourastié pour le 20e siècle qui était l’épanouissement d’une économie de services où les humains travaillent non plus la terre ou la matière, mais l’humain lui-même. La priorité est dorénavant de sauver nos vies mais aussi nos économies car les dettes publiques vont s’accroître de manière vertigineuse, le chômage est massif, le nombre de faillites serait de 15% pour nos entreprises, les bourses sont en chute libre …

La sortie de cette crise économique pose la problématique du choix du scénario malgré les inconnues suivantes :

  • La durée du confinement aura des impacts plus ou moins importants selon les filières et leur réorganisation ;
  • De la date de circulation à nouveau dans un premier temps dans nos bassins de vie et dans l’espace Schengen ;
  • De la dynamique de la demande et de ses modifications générées par le confinement ;
  • De la réouverture des frontières internationales fin 2020 ou plus tard ;
  • Enfin que la sortie du confinement ne se traduise pas par un nouveau rebond de la pandémie.

L’Europe et ses difficultés décisionnelles

L’Europe a eu un démarrage chaotique dans cette crise sanitaire, économique et sociale. La BCE dans un premier temps avait indiquée le 12/03/2020 qu’elle ne réduirait pas ses taux. L’accord des ministres des finances sur les outils financiers mobilisables a été long à trouver. Alors que tout était réuni pour apporter des réponses claires, rapides et efficaces aux vues des nouveaux responsables  et de leur vision pour cette mandature européenne. La présidente de la commission européenne, Ursula Von Der Lupen a défendu l’instauration d’un salaire minimum ; La présidente de la BCE, Christine Lagarde s’était déjà exprimée pour une relance budgétaire et enfin le président du conseil européen, Charles Michel a toujours eu une approche très sociale des problèmes.
Mais comme l’a déclaré Jacques Delors, le microbe est « de retour » car au niveau des instances européennes, le chacun pour soi revient. Cette approche est suicidaire pour l’Europe car elle était déjà en danger.

Dorénavant les mesures annoncées vont dans le sens de plus de solidarité :

  • L’union européenne suspend les règles budgétaires du pacte de stabilité ;
  • La déclaration commune des 27 « nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour protéger nos concitoyens, sortir de la crise tout en préservant les valeurs et les modes de vie européens » est enthousiasmante ;
  • La commission européenne a dégagé rapidement 14 milliards des fonds européens pour soutenir les services de santé et les entreprises en difficulté ;
  • La BCE actionne les mécanismes européens de stabilité pour un montant de 410 milliards d’euros ;
  • La Banque européenne d’investissement a créé un fond de garantie de 25 milliards d’euros pour faire effet levier.

Une nouvelle ère économique à dessiner

Cette crise remet en cause les approches néolibérales de nos économies. Ce crash plus important que 2008 exige des réponses nouvelles qui cassent les dogmes économiques actuels. J’en veux pour preuve les discours de notre Président du Gouvernement qui affirme qu’il n’y a plus de limite à l’endettement public, la nécessité de relocaliser certains processus de production, de favoriser les circuits économiques de proximité, de faire des efforts de solidarité, d’opérer une relance budgétaire, et même de prévoir la nationalisation de certaines entreprises.
Certains dirigeants et économistes redécouvrent que la santé des citoyens est un incontournable pour le bon fonctionnement de nos économies et que la notion de bien commun devient essentiel.

Un tel retournement est dû à cette première crise exogène et qui a pour origine l’émergence d’un virus qui contamine tous les humains de notre planète et montre l’impuissance de notre système.
Les réactions politiques ont été difficiles car la primauté des biens marchands sur l’offre des services collectifs a été désastreuse sur les moyens consacrés à la prévention et sur nos équipements de santé.
Les politiques économiques qui ont été focalisées sur la stabilisation des indicateurs macro-économiques doivent dorénavant avoir deux autres objectifs : une redistribution plus équitable des richesses et la production de biens publics.

Un changement de paradigme est incontournable

Notre modèle économique doit dépendre moins des importations hors Europe, devenir plus soutenable et plus équitable.
Le paradigme actuel avec l’accroissement des flux d’échanges, l’interdépendance mondiale est responsable des zoonoses transmises à l’homme par l’animal car nous combinons trois conditions : la destruction de la biodiversité, l’échange rapide entre continent et l’accroissement de température sur notre planète.

Les pistes pour sortir de la crise ne peuvent s’appuyer que sur un développement plus soutenable et une certaine sobriété. La guerre contre le virus doit se focaliser sur l’intérêt collectif et non l’individualisme et sur les outils de prévention et non sur les coûts. D’autre part les annulations de dettes souveraines seront nécessaires mais elles doivent être conditionnées par des investissements massifs pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre et œrestaurer les fonctionnalités de nos écosystèmes.
Certaines pistes sont envisageables pour ce nouveau paradigme économique :

  • Une relocalisation des activités notamment plus solidaires, plus écologiques, plus équitables grâce à une fiscalité différenciée et la mise ne place d’un revenu d’existence sociale et écologique ;
  • Un effort massif financier pour une rénovation globale énergétique des bâtiments ;
  • Lutter contre l’artificialisation des sols notamment par l’étalement urbain et commercial ;
  • Favoriser les déplacements doux et collectifs en réduisant fortement les déplacements solistes en voiture ;
  • Valoriser les produits de proximité à faible impact écologique ;
  • De rendre obligatoire l’éco-conception des produits et des services, en supprimant l’obsolescence programmée et en allongeant la longévité des produits et des services ;

Cette riposte économique doit avoir plusieurs finalités, que nos gouvernements s’occupent des vrais problèmes auxquels nous sommes tous confrontés, qu’une véritable redistribution de la valeur ajoutée, des revenus et du patrimoine soit enfin mise en place et que nos concitoyens retrouvent la confiance dans notre système de santé, social, politique et dans notre économie.
Cette nouvelle économie doit être mixte, une économie administrée pour produire les biens publics et communs et une économie de marché pour les biens et les services.

Jean-Pierre GIROD
Président du parc naturel régional des boucles de la Seine normande

La faute à L’Europe

” Tout le monde parle de l’Europe! Mais c’est sur la manière de faire cette Europe que l’on ne s’entend plus!”. C’est sur ces mots plus d’actualité que jamais de Jean Gabin dans “Le Président” (1961) que s’ouvre chaque week-end l’émission “la faute à l’Europe ?” sur franceinfo.

https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/franceinfo/la-faute-a-l-europe/

Depuis le grand hall du Parlement européen à Bruxelles, Yann-Antony Noghès et ses chroniqueurs Kattalin Landaburu (France 24) et Jean Quatremer (Libération) reçoivent les femmes et les hommes qui font tourner l’Europe, quel que soit le sens. Chaque semaine, l’équipe de “La faute à l’Europe ?” s’emploie à proposer plusieurs points de vue sur l’actualité : la France vue d’Europe, les coulisses de l’Europe, ainsi que l’édito du plus fin connaisseur de la construction européenne, Jean Quatremer.
Ni eurobéate ni eurosceptique (bien au contraire), “la faute à l’Europe ?” c’est 30 minutes d’analyse didactique et décalée sur l’Union européenne le samedi à 13h20 et 20h10, et le dimanche à 22h40.

A noter pour cette rentrée, “La faute à l’Europe” a noué un partenariat avec la presse quotidienne régionale. Chaque semaine, l’émission fera une halte dans une région française. De Nice, Rennes, Nantes, Strasbourg, Lille, Toulouse, un journaliste nous livrera son regard sur l’actualité européenne dans sa région. L’Europe au quotidien, c’est souvent dans les régions qu’elle se vit. Quel est l’impact local des décisions prises à Bruxelles, quelle réponse l’Europe peut elle apporter aux enjeux locaux : agriculture, aménagement du territoire, pêche, cohésion sociale etc.
Autant de questions concrètes auxquelles nos journalistes et leurs invités tenteront d’apporter une réponse claire.

Covid19, l’Union européenne mobilisée

Mardi 17 mars, Ursula Von der Leyen,  Commissaire de l’Union européenne a présenté à la presse les mesures pour faire  face à la pandémie.
La santé, au départ, n’est pas une compétence de l’Union. Les États s’y sont opposés. La couverture médicale, la prise en charge des frais sont très différentes d’un pays à l’autre.
Certains pays, sous la pression des citoyens, ont refusé l’exercice d’une compétence. Elle aurait pu dégrader leur système de santé. D’autres ne voulaient pas d’une mesure qui aurait pu alourdir les prélèvements obligatoires.

La crise que nous vivons permettra peut-être de comprendre que les virus comme le nuage de Tchernobyl ne connaissent pas de frontières.


Propos doublé par la Commission européenne

Écoutez l’Europe, c’est mon affaire !

Samedi 8 février dans le cadre de la préparation des élections municipales, RCF enregistrait une émission en public consacrée à la place de l’Europe dans les territoires. En quoi la vie quotidienne des citoyens est-elle concernée par les initiatives de l’Union européenne ?  Quelles interactions entre l’action municipale et les initiatives européennes ?

Deux thèmes principaux ont été retenus : 
– Le pacte vert et la transformation de nos modes de vie, priorité de la nouvelle Commission européenne
– les mobilités sur les territoires et au sein  de l’Union avec un focus sur Erasmus+

INVITÉS

Philippe Thillay, Président Mouvement Européen 76
Tokdemir MIKAYIL, Directeur Maison de l’Europe Eure
Philippe LEROY, Maire de Franqueville Saint-Pierre
Vincent CRUDER, Fondateur Association PITOR
Martine RIOT, Responsable Erasmus+ au Lycée La Châtaigneraie au Mesnil-Esnard
Pascale DELOBEL, Directrice MJC de l’Eure à Elbeuf

Faites écouter cette émission en partageant le lien ci-dessous:
https://bit.ly/08-02-jecoute-RCF

Un pays pessimiste,  l’Europe un enjeu?

Au mois de Septembre dernier, le Monde publiait une enquête annuelle sur le moral des français. Le pessimisme s’accroît, les français se détournet des dirigeants politiques.  Ils craignent la mondialisation, se méfient de l’émigration… Seuls trouvent grâce à leurs yeux  les acteurs de proximité  comme les dirigeants des PME et les Maires…

Deux enseignements possibles à en tirer? :

  • l’Europe, ses valeurs, ses projets, un rempart pour  se protéger  de la mondialisation sauvage et participer à l’établissement de règles internationales ?
  • l’importance pour le Mouvement européen de renforcer  sa présence au niveau local. Être aux côtés  de nos concitoyens  et montrer que l’union européenne peut-être à leurs côtés ?

Accédez à l’ensemble de l’enquête: https://mouvement-europeen76.eu/wp-content/uploads/2019/12/19.9.16.-le-moral-des-francais.pdf Continuer la lecture de Un pays pessimiste,  l’Europe un enjeu?