Allemagne: accord de gouvernement, Chancelier Olaf Scholz, installation du nouveau gouvernement fédéral

Le contrat de coalition gouvernementale entre les trois partis (SPD, Verts et FDP) formant la coalition “feu tricolore”(Ampel), a enfin été conclu le mardi 23 novembre au soir. La présentation à la presse par les responsables des partis et les négociateurs a eu lieu le lendemain.

Un contrat de gouvernement ambitieux et audacieux

Le titre même de ce contrat, “Oser plus de progrès!” et son sous-titre “Alliance pour la liberté, la justice et le développement durable” sont assez éloquents.

Cet épais contrat de 177 pages énumère les différents domaines de la politique fédérale où le gouvernement de coalition devra impulser des mutations profondes dans le pays.  Les plus emblématiques sont la transition énergétique, la mise à niveau des infrastructures et des réseaux numériques et l’innovation technologique, pour affronter les nouveaux défis du 21e siècle. Mais la lutte contre la pandémie occupe la première place avant la transition écologique.

Un chapitre très important concerne aussi l’Union Européenne:  la nouvelle coalition souhaite appuyer une véritable stratégie européenne à la fois pour renforcer la cohésion de l’Union dans le cadre d’une approche fédérale et lui conférer plus de force dans les enjeux mondiaux à venir. Un nombre important des réformes et impulsions souhaitées au niveau de l’Allemagne sont évoquées également au niveau européen.

Des mesures sont prévues pour maintenir, voire même améliorer, le bouclier de protection sociale des citoyens, nécessaire à l’acceptabilité de des mutations prévues. Elles ont été portées par le SPD et les Verts. Mais elle s’inscrivent aussi dans le respect du principe d’économie de marché sociale (soziale Marktwirtschaft) qui prévaut en République Fédérale d’Allemagne depuis 1949. Ceci explique que le parti libéral FDP, tout en ne reniant pas ses principes de liberté du marché et de l’entreprenariat, ait signé avec les sociaux démocrates du SPD et les Verts cet accord de gouvernement.

Ces mesures sociales concernent l’augmentation du salaire minimum, l’assainissement du marché du logement, où les loyers sont trop élevés, et la garantie du niveau des retraites, à la fois pour les retraités actuels comme pour les futurs retraités .

Un temps d’élaboration de cet accord nécessaire, mais trop long? 

Un tel accord de gouvernement est certes nécessaire pour la stabilité de la coalition entre plusieurs partis aux objectifs politiques parfois très différents, voire opposés. Il se doit de concerner le plus grand nombre de domaines où des décisions communes devront être prises pour  éviter des conflits internes. Il est aussi un modèle de compromis positif entre des formations politiques différentes dans un esprit commun d’action et de service de l’intérêt du pays. Arriver à un tel compromis nécessite du temps. Mais l’élaboration de ce contrat durant presque deux mois (l’élection du Bundestag a eu lieu le 26 septembre) a aussi handicapé dans un premier temps le futur chancelier et son équipe face à la remontée fulgurante de la pandémie.

La coalition “feu tricolore” rattrapée par la nouvelle montée de la pandémie

Le non renouvellement du plan d’urgence sanitaire fédéral précédent par la nouvelle majorité parlementaire et le vote d’une nouvelle loi confiant l’essentiel des mesures aux Länder avec l’aval des responsables de la future coalition furent critiqués par la Chancelière Angela Merkel, lorsqu’elle gérait encore les affaires courantes avec son gouvernement. Certains observateurs y ont vu l’orientation très libérale du FDP qui avait été très critique à propos des mesures antérieures de confinement et de fermetures de commerces. Elles lui paraissaient incompatibles avec les libertés individuelles garanties par la constitution fédérale. Le SPD et les Verts auraient alors cédé pour ne pas compromettre la réussite de la coalition gouvernementale.

La situation de la pandémie devenant rapidement  dramatique dans certains Länder, avec la saturation des services de réanimation et  des transferts de patients rendus obligatoires, les partis de la coalition ne pouvaient plus en rester seulement à leur première option. Très pragmatique, le futur chancelier a alors déclaré ne pas avoir de ligne rouge en la matière. Il se réserve avec son futur gouvernement toute latitude pour adapter les objectifs de la coalition en fonction de la gravité de la situation sanitaire. Cela signifie qu’il prendrait toutes les mesures nécessaires au niveau fédéral, y compris un confinement éventuel et la fermeture des lieux à risques.

Election du Chancelier Olaf Scholz et nomination des ministres le 8 décembre

Le contrat de gouvernement a été validé successivement par les adhérents des trois partis, puis enfin ratifié par les leaders de la future coalition gouvernementale le mardi 7 décembre.  Le Chancelier Olaf Scholz (SPD) a été élu par le Bundestag dès le lendemain, le mercredi 8 décembre.  Il a obtenu 395 voix pour, 303 contre, 6 abstentions et 3 bulletins nuls. La coalition disposait théoriquement de 416 voix. Le Bundestag se compose de 736 députés. Certains étaient absents, car malades.

Après sa nomination dans la foulée par le Président Fédéral Frank-Walter Steinmeier et sa prestation de serment au Bundestag, Olaf Scholz a  succédé le jour même à Angela Merkel. Les nouveaux ministres qu’il a proposés au Président Fédéral pour leur nomination prêtèrent ensuite serment au Bundestag. Ils prirent leurs fonctions immédiatement lors de passations de pouvoirs dans leurs ministères.

Liste des ministres

Pour les leaders des deux autres partis de la coalition:

vu la direction bicéphale des Verts,

Robert Habeck (Verts) devient Vice-Chancelier, ministre de l’économie et de la protection du climat,  et Annalena Baerbock (Verts) ministre des affaires étrangères

Christian Lindner (FDP) devient ministre des finances. 

Le SPD obtient 7 ministères: le travail et les affaires sociales, l’intérieur, la santé, la défense, la coopération économique et l’aide au développement, le bâtiment et le logement, ainsi que celui de la direction de la chancellerie.

Les Verts obtiennent également 3 ministères en plus des deux premiers: l’alimentation et l’agriculture,  l’environnement, ainsi que la famille et les femmes.

Le FDP obtient également 3 ministères en plus du premier: la justice, l’éducation ainsi que les transports et le digital.

Le nouveau gouvernement montre aussi un souci de parité (8 femmes et 8 hommes, si l’on excepte le Chancelier en tant que 9e homme) et de respect des suffrages obtenus par chaque parti de la coalition lors de l’élection du Bundestag. Il tient compte aussi des souhaits manifestés par l’opinion publique, comme pour le choix du médecin Karl Lauterbach (SPD) à la santé, très populaire à la suite de ses nombreuses interventions dans les médias à propos de la crise sanitaire. Il affiche aussi pour la première fois un souci de représentation de la diversité issue de l’immigration, comme pour le choix du ministre de l’alimentation et de l’agriculture, Cem Özdemir (Verts).

Une continuité du binôme européen franco-allemand?

Le Chancelier Olaf Scholz a effectué son premier déplacement à l’étranger en France, le vendredi 10 décembre, où il sera reçu par le Président Emmanuel Macron. Cette visite n’est pas simplement rituelle dans le cadre de la réaffirmation des liens d’amitié et de coopération entre nos deux pays, depuis les traités de l’Elysée et d’Aix-la- Chapelle.

Elle est destinée aussi à indiquer que le nouveau gouvernement allemand continuera à oeuvrer en commun avec la France dans la construction européenne. La coalition ” feu tricolore” a  inscrit dans son programme le renforcement de la stratégie européenne, du poids de l’Union Européenne. Elle partage donc cet objectif avec la France.

Les liens noués entre Olaf Scholz et Bruno Le Maire – qui maîtrise parfaitement la langue allemande – lors de leurs nombreuses réunions de ministres respectifs des finances et de l’économie ne sont certainement pas étrangers à la qualité des relations. Elles ouvrent même potentiellement de nouvelles perspectives, même si une certaine continuité de la politique menée par Angela Merkel sera aussi probablement une des caractéristiques du nouveau tandem.

https://www.touteleurope.eu/vie-politique-des-etats-membres/allemagne-le-contrat-de-coalition-du-futur-gouvernement-devoile/

 

Visioconférence avec Monsieur Rok Zagorski, premier ministre plénipotentiaire de l’Ambassade de Slovénie en France, le 25 novembre à 16 heures

La Slovénie préside actuellement le Conseil de l’Union Européenne

Comme traditionnellement depuis de nombreuses années, le Mouvement Européen de Seine-Maritime invite l’ambassade du pays président le Conseil de l’Union Européenne.
La Slovénie préside le Conseil de l’Union Européenne depuis le 1er juillet jusqu’au 31 décembre de cette année. Elle avait déjà présidé ce conseil du 1er janvier au 30 juin 2008.

Inscription sur: https://bit.ly/ME76-accueil-Slovenie

Visioconférence avec le premier ministre plénipotentiaire de l’Ambassade de Slovénie

Initialement, Son Excellence Madame l’Ambassadrice Metka Ipavic devait personnellement intervenir en visioconférence. Les nombreuses activités dans la période, dont la visite de membres de son gouvernement à Paris, l’ont contrainte à déléguer cette mission au premier ministre plénipotentiaire, Monsieur Rok Zagorski le jeudi 25 novembre à 16 heures.

De nombreux sujets seront à l’ordre du jour, car  les priorités spécifiques choisies par la Slovénie doivent s’articuler entre celles choisies par le pays précédent, c’est à dire le Portugal, et celles déjà esquissées par le pays successeur, cette fois la France.

Il faut ajouter des interrogations liées aux positions de la Slovénie, proches de celles de la Pologne et de la Hongrie. Elles concernent, par exemple, le conditionnement de l’attribution des fonds européens au respect de l’Etat de droit et au contrôle de la Cour de Justice Européenne.

La République de Slovénie

La République de Slovénie a une superficie totale de 20 273 km2 et une population de 2 102 678 habitants (2020) avec une densité de 104 habitants/km2.  Sa capitale et plus grande ville est Ljubljana avec 286 745 habitants (2020).

Ancienne membre de la République socialiste fédérative de Yougoslavie, la République de Slovénie (Slovenija) est une république parlementaire dont la constitution a été adoptée le 23 décembre 1991, suite à la proclamation de son indépendance le 25 juin 1991. La République de Slovénie est entrée dans l’Union Européenne et l’OTAN en 2004. Le pays a été ensuite le premier ancien pays communiste à intégrer la zone Euro en 2007. Toutes ces décisions, comme également l’indépendance du pays, ont fait l’objet de référendums préalables.

Les institutions slovènes

Deux chambres composent le parlement slovène : l’Assemblée nationale compte 90 députés élus pour quatre ans, et le Conseil national comprend 40 membres élus pour cinq ans. Le président de la république a surtout un rôle d’autorité morale du pays, à l’image d’autres démocraties parlementaires, l’Allemagne ou l’Autriche, par exemple. Le premier ministre, appelé président du gouvernement et élu par la majorité parlementaire issue des élections législatives, dirige la politique du pays.
Borut Pahor, du parti social-démocrate, est élu président de la République en 2012 avec 67,44 % des voix. Il est réélu en 2017 malgré un taux d’abstention record.
Depuis février 2020, le premier ministre conservateur Janez Janša est à la tête d’un gouvernement de coalition de centre droit.
Les prochaines élections, présidentielle et législatives, auront lieu en 2022.

Inscription sur: https://bit.ly/ME76-accueil-Slovenie

Liens sur la présidence slovène du Conseil de l’U.E.

Liens sur la Slovénie:
https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/slovenie/presentation-de-la-slovenie/

https://www.touteleurope.eu/pays/slovenie/
https://www.slovenia.info/fr

 

Philippe Thillay sur Radio sensations

Il y a quelques jours Philippe Thillay, Président du Mouvement européen de Seine-Maritime était l’invité du “Mag“. Emission produite et diffusée par Radio Sensations, une Radio présente en Normandie  et notamment  sur Rouen.
Retrouvez ci-dessous en images cet entretien.

Retrouvez nos publications

La Cyberlettre mensuelle : 

Année 2021

Année 2020

Cyberlettres spéciales

Synthèse intervention de Jorge Torres-Pereira, Ambassadeur du Portugal

Mardi 20 avril 2021 à 16 heures
Conférence animée par Jean-Marc Delagneau

Synthèse réalisée par Alain Ropers.

Vidéo de la conférence, à la fin de l'article

Un rendez-vous bisannuel:

Depuis quelques années, le Mouvement Européen de Seine Maritime saisit l’occasion de la Présidence Tournante du Conseil de L’Union Européenne, pour organiser une rencontre avec l’Ambassadeur, ou une haute personnalité diplomatique, du pays concerné. Ainsi, après le Ministre Plénipotentiaire de l’Ambassade d’Allemagne il y a six mois, c’est Son Excellence Jorge Ryder TORRES-PEREIRA, Ambassadeur du Portugal en France qui a accepté de nous consacrer du temps pour nous exposer les  et répondre à nos questions.
Continuer la lecture de Synthèse intervention de Jorge Torres-Pereira, Ambassadeur du Portugal

Mouvement européen, l’Histoire

Le 24 février Pauline Gessant et Bernard Deladerrière du ME-France ont animé une conférence sur l’histoire du Mouvement Européen-France et international. Les deux intervenants sont revenus sur plus de 70 ans d’histoire, son évolution  jusqu’à aujourd’hui. Vous trouverez ci-dessous au format PDF, les documents mis à notre disposition par Pauline et Bernard : 

Le Portugal, préside le Conseil de l’Union européenne

Après l’Allemagne et avant la Slovénie, le Portugal assure la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne pendant un semestre, du 1er janvier au 30 juin 2021.
C’est dans ce cadre que d’ici quelques semaines, le Mouvement européen de Seine-Maritime recevra  l’Ambassadeur du Portugal.

En attendant, nous vous proposons de découvrir  le Portugal au travers deux notes de synthèses réalisées par le réseau “Ateliers d’Europe”, un “think tank” membre  du Mouvement européen France. (https://www.atelier-europe.eu/qui-sommes-nous)

Télécharger la  fiche complète:  A.2_Fiche Portugal – Atelier Europe .docx
Télécharger la note de synthèse: A.2bis-SYNTHESE-PORTUGAL.docx

Myanmar : Aide humanitaire et sanctions

Le haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité/vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell, lors d’une rencontre avec le ministre des Affaires étrangères du Brunei Darussalam, Dato Erywan Yusof, a souligné son soutien aux efforts de l’Envoyée spéciale des Nations Unies pour le Myanmar, Christine Schraner Burgener, pour tenter d’obtenir un accès complet et d’établir un dialogue sur le terrain.  Le Haut Représentant/Vice-Président a encouragé l’ASEAN dans ses efforts pour instaurer un dialogue et trouver une voie à suivre.  Il a insisté, l’Union européenne est prête à apporter son soutien. Le haut représentant/vice-président Borrell a réitéré l’attente de l’UE que l’armée libère tous ceux qui ont été arbitrairement détenus, respecte les droits fondamentaux du peuple birman et s’abstienne de toute violence.

Josep Borrell a exposé les options envisagées par l’Union européenne, notamment en ce qui concerne d’éventuelles nouvelles mesures restrictives.  

Appel à la désescalade

Les ministres des affaires étrangères de l’UE se sont réunis pour discuter de la situation et de la voie à suivre lors du Conseil des affaires étrangères du 22 février.
Dans les conclusions, les ministres ont appelé à une désescalade de la crise actuelle par la fin immédiate de l’état d’urgence, le rétablissement du gouvernement civil légitime et l’ouverture du parlement nouvellement élu.  Ils ont de nouveau appelé les autorités militaires à libérer immédiatement et sans condition le président U Win Myint, le conseiller d’État Daw Aung San Suu Kyi et tous ceux qui ont été détenus ou arrêtés dans le cadre du coup d’État.

Non seulement les autorités doivent faire preuve d’une retenue maximale, mais toutes les parties doivent s’abstenir de toute violence.

Défendre la démocratie

Alors que l’UE est prête à soutenir le dialogue avec toutes les parties prenantes clés pour résoudre la situation, le Conseil a déclaré que l’UE était prête à adopter des mesures restrictives visant les personnes directement responsables du coup d’État militaire et leurs intérêts économiques. Dans le même temps, l’UE continuera à revoir tous ses outils politiques à mesure que la situation évolue, y compris sa politique de coopération au développement et ses préférences commerciales.
L’UE continuera à fournir une aide humanitaire et cherchera à éviter les mesures qui pourraient avoir des effets négatifs sur la population du Myanmar/de la Birmanie, en particulier les personnes les plus vulnérables.

L’Union européenne parle d’une seule voix, s’impose sur la scène mondiale à l’égal des États Unis. Elle réaffirme ses valeurs et ses buts en défendant le principe de Démocratie qui doit s’appliquer à tous les peuples. 

Synthèse, par Alain Ropers

MINI-SYNTHÈSE GÉNÉRALE,

 Comme nous l’avons précisé au début de cette réunion, nous avons organisé deux cycles de Visio conférences.

  • Un premier cycle au mois de juin sur le thème de la santé que nous avons abordé avec différents regards : celui du médecin, de l’industrie pharmaceutique, du législateur français et européen, et sous l’aspect de la solidarité entre états et de la souveraineté européenne en la matière. C’était passionnant.
  • Un deuxième cycle qui se termine aujourd’hui, sur le thème du numérique qui bouleverse profondément nos sociétés. Nous y avons donc consacré quatre visioconférences, en invitant des personnalités qualifiées pour nous parler des enjeux économique, éthique, sociétal et géopolitique du développement numérique.

L’ENJEU ÉCONOMIQUE:

Lors de notre première visioconférence, nous avons écouté Manuela Portier, présidente de Cap Digital.
Elle a choisi d’axer son propos non pas sur l’économie à proprement parler, ni même sur le numérique, mais plutôt sur l’impact du numérique pour aider à la transformation de l’économie, vers une économie plus vertueuse, centrée sur les objectifs de l’Union Européenne, à savoir la transition énergétique, le développement du numérique et son indépendance.

Elle a montré comment cette démarche de mise en réseau d’acteurs qui n’avaient pas forcément l’habitude de travailler ensemble pouvait aider à l’apparition de villes vertueuses.
Accéder à cette conférence: https://mouvement-europeen76.eu/europe-numerique-economie/

L’ENJEU ÉTHIQUE:

Pour notre deuxième visioconférence, l’invitée, Elodie-Paola Palombi, fondatrice de la société EDI, ou Ethic Digital Impact.
Elle a attiré notre attention sur la formidable révolution que nous vivons actuellement, après l’apparition de l’agriculture au néolithique et l’apparition de l’industrie au dix-neuvième siècle.

L’homme est confronté aux réseaux et au temps réel, ce qui entraine des dérèglements sociaux, économiques, civilisationnels et environnementaux, enjeux auxquels l’éthique, nous impose d’apporter des réponses et donc de mettre en place le développement durable, auquel le numérique peut apporter du positif comme du négatif.
Accéder au compte rendu de cette conférence: https://mouvement-europeen76.eu/suite-conference-ethique/ 

L’ENJEU SOCIÉTAL:

Pour la troisième visioconférence, notre invité était Philippe Vidal, professeur des universités en géographie et en aménagement actuellement en poste à l’université du Havre.
Il nous a montré les étapes du développement numérique dans les différents territoires européens, américains et chinois, et présenté les enjeux fondamentaux du numérique : les habitants, la régulation publique, la justice spatiale et sociale, la formation, la démocratie et la gouvernance.

Pour lui l’Europe et les citoyens européens sont à la croisée des chemins, et devra choisir, parmi les scénarios possibles, de favoriser un modèle humaniste plaçant l’humain au centre de l’innovation et prônant une société ouverte, démocratique et durable.
Accéder au compte rendu de cette conférence: https://mouvement-europeen76.eu/enjeu-societal-compte-rendu/

L’ENJEU GÉOPOLITIQUE:

Pour notre quatrième visioconférence notre invité était Gilles Babinet, vice-président du Conseil National du numérique, un collège de trente membres nommés par le premier ministre, et chargé de représenter la France à Bruxelles en ce qui concerne le numérique.
Il nous a expliqué la fin des modèles régaliens, puisqu’aujourd’hui de nombreux acteurs comme les hackers, les géants du numériques, etc. prennent une puissance aussi grande voire plus grande que les états, et que cela menace notre souveraineté numérique.

Selon Gilles Babinet le destin de l’Europe est de faire émerger un projet européen de démocratie technologique, et surtout, il est urgent de penser à long terme, en misant, par exemple sur le développement d’une cyber défense européenne, ce qui se rapproche de la recherche fondamentale.

Deux courtes phrases de Gilles Babinet peuvent résumer ces quatre visioconférences :
Accéder au compte rendu de cette conférence: https://mouvement-europeen76.eu/compte-rendu-enjeu-geopolitique/ 

« Tout n’est pas perdu. Mais il faut se réveiller. »

 

 

L’Europe à l’heure numérique: Nicolas-Mayer Rossignol

Fonctionnaire auprès de la Commission Européenne de 2003 à 2008, spécialiste de pharmaco-biologie et actuellement, Maire de Rouen et Président de Rouen Normandie Métropole.
A la commission européenne, Nicolas Mayer-Rossignol était spécialisé dans le domaine du médicament, des vaccins et de la thérapie génétique. Ce domaine dépendait de l’Industrie, à présent ce domaine est rattaché à la Santé. Monsieur Rossignol est en disponibilité actuellement .

Smart City ?

Rouen s’appuie sur le numérique pour pousser sa candidature à Rouen Capitale Européenne de la culture, candidature sur laquelle nous fondons beaucoup d’espoirs.
Lorsque l’on parle de Digital et de Smart City on a souvent le sentiment que mettre du numérique et de la technologie est forcément positif mais il faut rester prudent car l’évolution technologique n’est que ce que l’on en fait, elle n’est pas intrinsèquement un gage de moralité d’intelligence progressiste, sociale, inclusive, bienveillante, durable… Il faut garder en tête ce principe, mais ce principe de prudence n’est pas un principe d’inaction, mais un principe selon lequel l’action doit être dirigée par l’humain. Smart City ne résout pas tout. Il y a quelques années on croyait que l’Internet allait ouvrir toutes les portes, cela a fermé des portes à certains.

L’ambition de la Métropole sur le numérique est forte ; on dispose déjà d’une filière numérique et le pourcentage d’emploi est en croissance depuis 10 ans, même si on est encore loin d’autres régions il existe une dynamique numérique dans la Métropole, avec un écosystème (e-commerce, usine 4.0 …) encouragée par les attentes des citoyens. Rouen Métropole Capitale du monde d’après intègre un projet de métropole connecté sur plusieurs dimensions : administration, participation citoyenne, inclusion, mobilité, open data qui seront déployés tout au long du mandat. Travailler à un forum de la résilience e-numérique permet de développer l’intelligence collective.

Le numérique intervient dans tous les aspects de la vie de la ville de Rouen. Dans le domaine universitaire, Erasmus a encouragé les échanges d’étudiants, désormais les étudiants font une partie de leurs études à l’étranger. Il y a des étudiants norvégiens au lycée Corneille, il faut multiplier et développer ces échanges entre pays européens.

Le digital a fait évoluer la vie quotidienne de la ville, cela nous a aidés par exemple à faire face à la gestion des déchets. Nous pourrions avoir une application qui donnent les horaires des camions poubelle, le niveau de remplissage des containers…Rouen a du retard, mais nous travaillons à rattraper ce retard. Pendant la crise sanitaire les élus ont mis des moyens en ligne pour garder le contact avec les habitants. En tant que maire je suis disponible tous les vendredis à 18 heures pour des échanges en visioconférence ouverte à tous. Nous développons une intelligence collective. Les élus ont préparé la rentrée des classes avec les parents par visioconférence, il y a eu des échanges qui ont permis de faire émerger des idées auxquelles nous n’avions jamais pensé auparavant.

La Métropole rouennaise et l’Europe :

L’apport européen est fondamental, nous partageons des valeurs, un modèle de société, en plus de la science et de la technologie. C’est un sujet de résilience et un apport culturel. Le levier culturel est essentiel dans la transformation de notre territoire. La Seine est un axe qui est loin de nous unir, on vit chacun de son côté, mais pas ensemble. Rouen ne donne pas l’image d’emblée d’une ville portuaire. Il y a un potentiel inexploré, il y a des flux intéressants : flux de bateaux, flux de d’étudiants, il y a des festivals. Notre territoire souffre d’un déficit de friche portuaire ; il y a un grand besoin de changement, nous sommes dans l’attente de la transition sociale et écologique, de transition numérique et agricole.

Le lien de la Métropole et l’Europe sous l’angle numérique est très fort ; le numérique autorise les échanges et collaborations entre les grandes villes européennes qui partagent des problématiques identiques (difficultés économiques, liens historiques…).

Les relations Europe – Métropole se manifeste aussi au travers du projet de Rouen Capitale Européenne de la culture. Ce projet doit inscrire notre métropole dans la dynamique européenne mais aussi être, au-delà de 2028, un véritable levier pour le développement et la transformation de notre territoire sur la décennie ou plus et un levier de lien entre nous (le vivre ensemble et non côte à coôte) ; c’est du point de vue de Nicolas Meyer-Rossignol un véritable enjeu d’enrichissement : entre quartiers, entre rives mais aussi dans notre rapport à notre environnement, lien entre les villes portuaires d’Europe par exemple ; et l’Europe est un catalyseur formidable pour notre futur.

Malgré les efforts de ces dernières années pour faire évoluer notre métropole, le monde a aussi évolué et les attentes de nos citoyens également ; et pour cela on a aussi besoin d’Europe, pas seulement en termes d’aides financières mais aussi pour nous nourrir des expériences européennes en matière d’urbanisme, de logement, de mobilité. Par exemple en mobilité active sur 100 produits qui entrent ou sortent du port de Rouen 75 le sont via la route 20 via le fleuve et 5 via le train ; ce n’est évidemment pas satisfaisant pour demain et des solutions inspirantes existent ailleurs en Europe. Nous pouvons nous nourrir des expériences Européennes comme la ville de Leipzig qui peut nous inspirer pour l’habitat et la mobilité. Il faut s’intéresser aux mobilités actives : utiliser les vélos etc. Il faut s’intéresser au ferroutage, d’autres pays européens l’ont fait avec succès, pourquoi pas nous. À Anvers, qui a mieux compris les impératifs écologiques, les chargements partent par canaux.

Redonner envie d’Europe :

Nous devons redonner envie d’Europe, pas seulement pour des raisons économiques mais aussi pour ses valeurs, les échanges, la fraternité, la laïcité. Rouen doit retrouver sa place dans les radars européens dans les réseaux de villes portuaires, de jeunesse en s’appuyant sur ses institutions publiques mais pas que… elle doit aussi s’appuyer sur ses entreprises, ses associations, ses citoyens.

En réponse à Bernard Deladerrière et Jean-Marc Delagneau, l’idée de développement d’un partenariat d’axe Seine avec l’axe Hanovre- Berlin est une idée à creuser et aussi développer une vision de transformation industrielle avec Hanovre de méthode industrielle de dépollution.  Un partenariat pourrait s’organiser dans ce cadre portant sur un écosystème à déployer et le développement des énergies marines renouvelables.

 trois mots clé pour conclure :

  • Technologie et démocratie
  • Transitions
  • Lien : notion de fraternité, de solidarité, solidarité militaire, mais aussi solidarité des peuples.

L’identité de notre capitale normande doit évoluer. Nous avons besoin d’un lien entre Rive Droite / Rive Gauche et entre les communes de la Métropole. Nous pouvons enrichir nos liens avec les villes de la Hanse.